[Ce billet représente la seconde partie du précédent texte intitulé 1000 jours de rémission.]
MES APRENTISSAGES
Ma vie aura commencé à changer au moment où j’ai commencé à me choisir. J’aurai compris que derrière chacune de mes peurs, il y a un désir bafoué qui se cache. Ce n’est pas tant les choses qui auront changées, même si elles auront changées, c’est moi qui me serai plutôt transformée. J’ai eu du chemin à faire, mais il se sera fait lui-même ce chemin. Avec chacun de mes pas. Avec moi. Parfois, c’était tellement difficile et souffrant qu’il devenait pratiquement intolérable pour moi de ressentir la douleur que je portais. Parfois, mon énergie était si basse, le simple fait de respirer me demandait les seuls efforts que je pouvais à ce moment. Mais j’ai persisté et je me suis rendue à 1000 jours. Ces moments passent, on grandit au travers et on en devient plus fort. À chaque fois. Vous avez plus de force que vous croyez, il vous faut croire en vous. Vous avez déjà tout ce dont vous avez besoin à l’intérieur de vous. Vous avez seulement besoin qu’on vous aide pour réussir à y accéder. C’est correct d’avoir besoin d’aide, on en a tous besoin, et c’est une belle preuve d’humilité que de le reconnaître. C’est tout à votre honneur, il ne faut pas avoir honte. Elle ne vous appartient pas cette honte. On a tous besoin des autres. Allez chercher les ressources dont vous avez besoin. ANEB est là, il y a le Douglas aussi. Trouvez-vous un bon thérapeute qui saura vous accompagner, entourez-vous de gens qui sont là pour vous.
LA CHANCE DE POUVOIR COMPTER SUR DES ALLIÉS
En ce moment, c’est comme un film qui se joue en moi où – cette fois – je suis le personnage principal. Ce film, c’est une histoire d’amour; une histoire qui se conjugue au pluriel malgré qu’elle soit si singulière. Il y a des personnages de soutien très importants dans cette histoire et qui, malgré leur rôle secondaire, ont pourtant été si primaires à ma vie et qui le seront toujours à mon cœur. Ils seront à jamais indissociables de mon accomplissement, puisqu’ils partagent avec moi la réalisation de ce succès. Ils ont tous contribués à cette grande réalisation qu’est ma rémission et à l’écriture de cette histoire, qui est la mienne, en la composant par leur présence et de tout ce qu’ils sont.
Aujourd’hui, je tiens à prendre l’espace qui m’est accordé ici pour remercier deux personnes en particulier. Ces deux magnifiques personnes, sans le savoir, auront formées toute une équipe et il m’est absolument impossible de concevoir ma rémission sans elles et sans leur apport. J’ai besoin de dire HAUT et FORT la chance que j’ai eu, et que j’ai encore, d’avoir le profond honneur et l’immense privilège de les connaître, de les aimer et qu’elles fassent partie de ma vie, et ce, chacune à leur façon. J’ai besoin de leur dire un ÉNORME MERCI. Je m’adresserai directement à elles :
June Dubé, belle dame de mon cœur, je suis tellement heureuse de pouvoir parler de toi! Merci de m’avoir donné le pouvoir de le faire en m’offrant ton accord. En 2005, quand je suis débarquée dans ton bureau, tu ne savais pas qu’on se retrouverait ici aujourd’hui. Tu ne savais certainement pas que l’on se verrait encore aussi! (Moi non plus, je te rassure!) Tu ne savais pas que je développerais l’anorexie (Moi non plus!), que tu l’apprendrais au téléphone, pas par moi, et que ce serait toi qui me l’annoncerait. Tu ne savais pas que tu aurais à en convaincre mon médecin de famille un peu plus tard pour qu’il nous fasse la référence au Douglas, et qu’on se retrouverait à devoir composer avec beaucoup de choses. June, merci d’avoir accepté de continuer la relation « malgré » l’anorexie. Je sais que si j’étais arrivée avec cette problématique au départ tu ne m’aurais jamais vu. Je vis beaucoup d’émotions d’écrire ça. Merci de t’être dépassée. Merci de t’être organisée pour pouvoir me soutenir autant, d’avoir été et être encore aussi dévouée, de faire encore partie de mon cheminement en m’accompagnant du mieux que tu peu et de continuer de me lire. Merci d’avoir été autant là pour moi. Merci d’être venue à ma rescousse si souvent et de continuer de le faire aujourd’hui quand j’ai besoin. Merci d’avoir eu autant confiance en moi, en mon potentiel, et d’être si confiante en mes capacités. Merci de t’être fait confiance à toi. Merci d’avoir eu l’humilité d’apprendre avec moi, merci pour tous les efforts que tu as fait pour pouvoir comprendre. Merci d’avoir grandi au travers de ce cheminement toi aussi. Notre relation m’a aidé à sortir de l’anorexie; elle m’a permis d’apprendre à faire confiance, de pouvoir me construire et de grandir. J’aurai appris à m’affirmer avec toi également. Tu es un de mes plus grands repères dans la vie et tu seras toujours mon plus grand modèle. Merci de m’inspirer autant June. Tu as une très grande humilité, et dans tout ce qui me touche chez toi, c’est ce à quoi je suis le plus sensible puisque c’est ce à quoi j’aspirerai toujours. Je t’aime et je t’aimerai toujours. Je te remercie pour absolument tout et je continuerai de le faire toute ma vie puisque je ne pourrai simplement jamais assez t’exprimer toute ma reconnaissance.
Marie-Claude Lavoie, beautiful lady, je ne pourrai jamais assez te remercier d’avoir été là pour moi quand j’en ai eu le plus besoin. Tu m’as permis de découvrir le sens profond du mot amitié, et j’aurai pu découvrir que l’on peut avoir une sœur sans partager les mêmes géniteurs grâce à l’amour que l’on peut ressentir pour une personne. Tu n’avais pas à me soutenir dans tout ce que j’aurai vécu, mais tu l’as fait. J’espère ne pas avoir été trop lourde à porter par moment. Ce qui me touche le plus, c’est que c’est un choix que tu as fait. Tu m’auras choisi. Je sais que ça a été difficile pour toi aussi, tu m’as vu dans des états également… tu ne savais pas toujours quelle réaction avoir, mais tout en te respectant, tu as appris et tu t’es même dépassée quand tu en as eu besoin pour pouvoir continuer d’être là. Merci de t’être adaptée à moi. Merci de m’avoir autant protégée, d’avoir été si attentive à mon bien-être et de faire encore tout ça aujourd’hui. Quand je te vois me regarder, quand je te vois faire et que je sais le plaisir… je connais ma chance Marie-Claude et je l’apprécie. Je t’apprécie vraiment beaucoup. Merci d’être MON amie Marie-Claude Lavoie. Merci d’être la belle personne que tu es, de me faire rire autant, et de me rendre si fière d’être TON amie. Je t’aime. Chaque fois que je me dis que ça ne se peut pas que je puisse t’aimer autant, je découvre que oui, je peux encore plus! Je ne te remercierai jamais assez pour ça, je ne te remercierai jamais assez d’être toi. J’ai besoin de toi.
June, Marie-Claude, sans vous deux, la force, le courage et la détermination dont j’ai eu besoin pour traverser le tout, je ne les aurais pas trouvés. Mon histoire aurait été bien différente… Vous avez fait la différence pour moi, chacune à votre façon. Vous l’avez été cette différence. Merci de m’avoir autant aimé. Parce que c’est ça que vous avez fait. Chacune à votre façon. Ça n’a AUCUN prix. Ça a cependant BEAUCOUP de valeur. Je sais que je compte. Je le ressens aussi.
J’ai de la chance de vous avoir dans ma vie. Ma chance, c’est vous aussi. C’est mon amour ma véritable force. Pis mon amour grandira toujours avec mes amours. Sans amour, on se sent vide et on trouve la vie dénuée de sens.
C’EST POSSIBLE AUSSI POUR VOUS!
Moi, j’ai eu la chance d’avoir June et Marie-Claude. J’ai aussi eu mes amies Josée-Anne, Christine et Jessica et plusieurs autres professionnels qui m’ont accompagnée. Pour vous, ils s’appelleront peut-être Audrey, Isabelle, Jean-François, Philippe… Lucie, Lynda et Dr. Steiger, je ne le sais pas. Ils seront peut-être un professeur, votre conjoint, une amie, votre sœur ou votre thérapeute, mais ces gens existent aussi pour vous. Trouvez-les, faites appel à eux et fabriquez votre recette gagnante avec leur aide. Vous seul savez ce dont vous avez besoin, et si ces gens sont faits pour vous, ils seront réceptifs et présents. Ils s‘adapteront et ils se dépasseront, tant qu’ils le pourront. Vos aidants seront différents des miens, puisque nous sommes tous uniques, et que vos besoins le sont également, mais ce que vous partagerez avec eux et ce qui vous reliera aura autant de signification et de valeur. Renseignez-vous sur la maladie si vous avez besoin de le faire, mais gare à ne pas trop en faire! Faites-moi l’honneur d’apprendre de vos erreurs, avoir trop de connaissances n’aident pas, on s’y accroche à nos connaissances… elles représentent une sécurité aussi… mais elles peuvent nous faire tourner en rond et nous empêcher d’avancer. Il n’y a pas de coupable à l’anorexie… et il n’y en aura jamais. C’est juste comme ça, c’est arrivé et on ne peut que l’accepter et, peut-être, en faire une expérience positive.
Merci!
On se revoit d’ici peu pour la suite de mon histoire. Une troisième partie pour ce billet est à venir.
Marie-Eve Gosselin
bravo
je me regale de ce magnifique temoignage de courage d’amitié et de victoire
Merci pour vos bons mots Marie-Ange! Vous me voyez bien heureuse que vous vous en régaliez!
Marie-Eve