Nous nous entendrons sans doute sur un point, la sexualité humaine dans son ensemble est assez complexe. Nous entendons dire un peu partout que pour avoir une sexualité considérée comme « saine », il faut s’aimer, s’accepter, accepter l’autre, se laisser aller, s’abandonner à soi et à son partenaire. De biens beaux concepts qui peuvent s’avérer plus faciles à dire qu’à faire lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire.
C’est bien connu, les troubles alimentaires sont associés à un plus haut niveau d’insatisfaction sur le plan de l’image corporelle. Cette insatisfaction peut avoir certaines conséquences sur la sexualité, notamment une difficulté à dévoiler son corps, des moments d’intimité physique inconfortables (comme un massage), ou la crainte d’être touché. Il arrive aussi que les personnes insatisfaites relativement à leur image corporelle ne soient pas en mesure d’avoir des contacts intimes ou sexuels si la pièce dans laquelle elles se trouvent est éclairée. Les impacts sur la sexualité peuvent être importants, en ce sens où ils créent de l’anxiété, des craintes et des contraintes dans la vie sexuelle de la personne touchée par les troubles alimentaires.
La sexualité des personnes souffrant de troubles alimentaires peut se vivre de différentes façons. Les études révèlent par contre qu’il existe certaines similitudes ou particularités rencontrées dans cette population. Dans un premier temps, il arrive qu’à l’image de leurs comportements alimentaires, les personnes atteintes de troubles alimentaires vivent leur sexualité dans un climat de restriction. Ces personnes ont généralement davantage une sexualité rigide et des expériences sexuelles ou intimes limitées. À l’opposé de la restriction se trouve la compulsion. Certaines personnes souffrant de troubles alimentaires sont susceptibles de compulser dans la sexualité. Par exemple, une personne pourrait avoir plusieurs relations sexuelles dans une même journée avec une ou plusieurs personnes, avoir un grand nombre de partenaires sexuels dans un cours laps de temps, compulser dans la pornographie ou encore se masturber de façon excessive et compulsive. Le but de cette compulsion, souvent inconscient, est de chercher l’approbation des autres ou d’éviter de vivre des sentiments pouvant être liés à la sexualité (par exemple : la peur d’être blessé, le sentiment d’abandon, la vulnérabilité liée à la proximité avec l’autre). Il est risqué, dans ce type de sexualité de ne pas se respecter et d’omettre ses limites.
La sexualité et les relations intimes devraient être enrichissantes et épanouissantes. Qu’importe comment vous les vivrez, rappelez-vous que le respect de soi est primordial pour une sexualité satisfaisante. Se respecter passe entre autre par la considération de vos limites, mais également par l’acceptation des émotions que suscitent en vous l’intimité et la sexualité. Il n’existe pas de bonnes ou de mauvaises façons de vivre son intimité. Il n’en tient qu’à vous de vous laisser guider par vos besoins et vos envies, dans le respect de soi et de l’autre!
Amélie Brault Bélair, stagiaire en sexologie à ANEB
J’me demandaisquand quelqu’un en plus de son TA a des comportement a risque ou restrictive dans sa sexualité, si cette personne en général aura plus tendance a agir de la même façon sexuellement qu’ alimentairement ou il n’y a pas de lien. Pour moi c’est le contraire ma sexualité et mon trouble son totalement a l’opposer
Merci pour ce blogue car je pensais que j’étais un peu seul car dans ma tête les gens avec des TA avais beaucoup de difficulté avec la sexualité tendit que moi c’est tout le contraire même que je dirais que j’ai une sexualité a risque (beaucoup de partenaire différent) mais pas nécessairement compulsive
En fait, tout comme il existe plusieurs façons de réagir avec un trouble alimentaire, il existe plusieurs façons de vivre sa sexualité. Il peut arriver qu’une personne qui se restreint dans la nourriture se restreindra également dans sa sexualité. Par contre, le contraire peut également survenir et est tout aussi normal. Il n’y a donc pas nécessairement de lien direct, tout dépend de chaque personne.
Merci pour votre commentaire sur mon billet! N’hésitez pas à contacter ANEB si vous avez de plus amples questions sur la sexualité et les troubles alimentaires.
tres intéressant! je me reconnais dans plusieurs points. J’ai énormément de difficulté avec mon image corporelle… et je suis très mal à l’aise que quelqu’un regarde mon corps… je suis certaine qu’Il me jugera… et j’ai de la difficulté à croire qu’un gars peut m’aimer… j’ai l’Impression que son seul but est de satisfaire ses besoins… alors l’acte me dégoûte énormément et juste à y penser ça m’ékeure et je me sens comme un objet…
merci pour ce billet!
Vos émotions par rapport à votre intimité sont tout à fait légitimes. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui font qu’il est si important de se respecter à tous les points de vue.
Je suis contente de savoir que mon billet vous a rejoint et vous a plu!
Salut Amélie!
J’étudie aussi en sexologie et pour mon cours de planif j’aurais besoin d’informations sur la sexualité des femmes qui ont des troubles alimentaires! J’ai beaucoup aimé ce que tu as écris, je me demandais de quelles études tu parles exactement, as-tu toujours les sources?
Merci à l’avance,
Camille CG.
Bonjour Camille, Amélie risque de ne pas voir ton commentaire. Son stage chez ANEB est terminé. Je t’invite à m’écrire à mon adresse courriel [email protected]. Je dispose de sources qui pourraient possiblement être intéressantes pour toi. Elles datent peut-être un peu, par contre. Tu verras. Bonne journée, Mélanie Guénette-Robert, responsable du volet éducation et prévention chez ANEB