Avec la pandémie, tout est annulé. Mais une chose reste au cœur de nos vies, bien ancrée dans notre routine quotidienne: l’alimentation. Eh oui, on mange tous les jours, pandémie ou non. Or, le contexte actuel ajoute son lot de défis à tout ce qui touche aux repas, alors comment fait-on pour conserver le plaisir de manger?
Nombreux défis en pandémie
Mettons tout de suite quelque chose au clair : notre vie est actuellement chamboulée! Coincés à la maison, loin les uns les autres, hyperconnectés sur les réseaux sociaux, privés de nos loisirs, l’humeur affectée… Et voilà que manger devient soudainement plus difficile, ou même préoccupant, angoissant, culpabilisant!
Le plaisir de manger prend donc le bord. Et paradoxalement, conserver le plaisir de manger est essentiel pour maintenir une relation saine avec les aliments! Ajoutons à cela le contexte d’isolement, qui peut avoir son effet sur la motivation à préparer les repas. Planifier, faire l’épicerie et cuisiner est peut-être devenu une grosse montagne qu’on préfère éviter. Alors, on se jase de quelques trucs pour conserver le plaisir de manger, même en pandémie.
Comprendre les besoins de notre corps
Pourquoi mange-t-on? Oui, pour répondre à nos besoins physiques. Mais plus encore, manger répond également à des besoins sociaux et psychologiques. Si nous avons relégué l’alimentation uniquement à son rôle biologique, et négligeons les autres besoins, cela peut devenir très frustrant, voire même désagréable et/ou amener à vivre des excès. Évidemment, l’aspect social de l’alimentation est très difficile à répondre actuellement, mais voilà qu’il est différent avec celui psychologique. Répondre à ce besoin est essentiel pour préserver une relation saine avec les aliments.
Apprendre à connaître nos goûts
Êtes-vous capable de nommer vos aliments et mets préférés? Ou bien s’agit-il là de quelque chose de bien enfoui au fond de vous? Si le plaisir ne fait plus partie des repas quotidiens, on se doit de prendre un temps de réflexion. Pour s’aider, un petit retour en enfance peut s’imposer. Quels mets me rendaient fou de joie étant petit? Ou même moins loin, avant la pandémie, quels aliments ou repas m’apportaient de la satisfaction? Connaître nos préférences alimentaires est la première clé vers une assiette remplie de plaisir!
Écouter nos envies alimentaires, plutôt que de les juger
On se doit d’honorer nos envies alimentaires, même si on ne les considère pas comme parfaites au niveau nutritionnel. J’entends déjà certains dire : si je m’écoutais, je mangerais toujours du restaurant ou des desserts. La vérité, c’est que si on a toujours envie de certains aliments, c’est simplement parce qu’on s’empêche de les consommer. L’interdit crée l’envie! Quand on se permet tous les aliments souhaités, ils descendent de leur piédestal et deviennent comme tous les autres. Ils ne constitueront jamais 100% de notre alimentation, parce que si on mangeait matin, midi et soir la même chose, on finirait par s’en lasser. Écouter nos envies amène la satisfaction, un élément essentiel au plaisir alimentaire!
Prendre ses distances avec la culture des diètes
La pandémie nous amène à passer davantage de temps sur les réseaux sociaux. Et sournoisement, cela peut jouer son rôle dans notre relation à la nourriture. Une analyse s’impose! Comment les publications sur mes réseaux me font-elles sentir? Un pincement au cœur? Une comparaison? Une pression de « manger mieux », une impression de ne pas assez bien faire? Et s’il était temps de dire adieu à ces comptes qui perturbent la relation à la nourriture et à l’image corporelle? Pourquoi ne pas plutôt ajouter du contenu qui me fera sentir bien! Des comptes avec de la diversité corporelle ou anti-régime, qui me rappelle que qui je suis et ce que je mange est correct, en tout temps. En s’enlevant cette pression inutile et s’éloignant de la culture des diètes, s’alimenter devient beaucoup plus agréable.
Popoter avec ceux qu’on aime
Bien que plusieurs ne peuvent plus endurer les fameuses rencontres par visioconférence, voilà une astuce pour répondre à l’aspect social de l’alimentation. Avec un ami ou membre de la famille, on organise une journée « popote » à distance. On sélectionne quelques recettes appétissantes et nous voilà partis pour un moment de cuisine en duo! Cela peut se faire par visioconférence, mais aussi simplement par téléphone, avec des écouteurs et un micro. En répondant au besoin social de l’alimentation, on contribue à notre bien-être alimentaire!
Adopter la bienveillance
Finalement, la bienveillance, ce mot clé, est encore de mise. La pandémie peut avoir apporté des modifications à notre poids ou notre alimentation, mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un moment exceptionnel dans nos vies. Notre routine est chamboulée, nos habitudes ne peuvent qu’être différentes. Soyons doux envers nous-mêmes!
– Mélanie Pronovost, nutritionniste