Vous vous êtes peut-être déjà demandé pourquoi une personne développe un trouble alimentaire. Vous n’êtes pas seul à vous être posé cette question! Les chercheurs et les spécialistes aimeraient bien aussi être en mesure de percer ce mystère… Mais comme plusieurs choses dans la vie, le développement des troubles alimentaires est complexe et n’est pas associé à une cause principale.
Un des facteurs pointés du doigt est l’intériorisation des idéaux de beauté et de minceur qui sont véhiculés dans notre société. Qu’est-ce que ça signifie exactement? Une personne qui intériorise ces messages de minceur aura tendance à utiliser les mêmes critères comme règles dans sa vie, et à agir afin de modifier et contrôler son corps pour qu’il devienne conforme à ces critères. Intérioriser des messages de minceur et de beauté, c’est être attiré par ces messages, c’est accepter et croire que la minceur est garante de santé, bonheur, succès et volonté.
Tout le monde, me direz-vous, est confronté à ces idéaux véhiculés par les médias et dans la société. Et vous avez tout à fait raison! Qui alors est plus « sensible » à ces messages et pourquoi certaines personnes utilisent ces critères comme principe de vie alors que d’autres ne le feront pas? C’est une autre chose que la science a de la difficulté à s’expliquer.
Une étude publiée récemment dans l’International journal of Eating Disorders présente les résultats d’une recherche portant sur l’influence de l’environnement et de la génétique sur l’intériorisation des idéaux de minceur. Le groupe étudié se composait de plus de 300 femmes jumelles âgées entre 12 et 22 ans. Je vous épargne tous les détails de la méthodologie de l’étude mais le point intéressant qui en ressort est que la génétique jouerait un rôle assez important dans l’intériorisation des idéaux de minceur, en association avec des facteurs environnementaux. Ce résultat laisserait donc supposer une certaine prédisposition génétique au fait qu’une personne est plus « sensible » aux idéaux de minceur véhiculés dans notre société.
Bien entendu, il s’agit d’une seule étude avec un petit groupe de personnes. Rien pour établir un lien définitif fort entre les gênes et le développement des troubles alimentaires! Toutefois il s’agit d’une piste de réflexion intéressante sur le sujet, qui nous amène certainement à vouloir en savoir un peu plus. Les prochaines années de recherches pourront peut-être nous aider à clarifier davantage la chose. Et vous, que pensez-vous de cette piste de réflexion?
Pour en apprendre davantage sur la génétique, l’environnement et les troubles alimentaires, vous pouvez consulter les références ci-dessous :
Suisman Jessica L., et al. Genetic and Environmental Influences on Thin-Ideal Internalization, International Journal of Eating Disorders, Volume 45, Issue 8, pages 942–948, December 2012.
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