Déjà décembre, le temps des Fêtes arrive à grands pas. Cette période en est une de réjouissances, de bilans et de renouveaux. Malheureusement, pour les personnes souffrant d’un trouble de la conduite alimentaire (TCA) et leurs proches, ce sont trop souvent des moments très éprouvants.
Hier, je vous entretenais sur des questions régulièrement posées par mes clients, en cette période. Nous avons d’abord parlé des nombreuses pensées envahissantes et des préoccupations liés à la prise de poids (voir partie 1). Aujourd’hui, nous aborderons la difficulté à faire face à l’abondance alimentaire et les commentaires à l’égard du poids.
Chaussée glissante: attention aux dérapages
En théorie, tout devrait bien se passer, mais en pratique, tout ne se passe pas toujours comme on le veut. Une problématique que mes clients rapportent souvent concerne la difficulté à faire face à l’abondance alimentaire. En effet, qu’ils soient dans une phase aigue ou de rétablissement d’un TCA, ils sentent qu’ils sont à risque de succomber à des épisodes de rage alimentaire pendant la période des fêtes. Les crises alimentaires sont un effet connu de la dénutrition et la réalimentation est le seul moyen de les éliminer à long terme. Entre temps, l’important est surtout de ne pas compenser les épisodes de rages alimentaires par des méthodes restrictives ou purgatives. Quand on « perd le contrôle », on doit garder le cap et reprendre le chemin du rétablissement comme si rien n’était arrivé.
Il existe un exercice que j’ai souvent utilisé avec mes clients et qui est expliqué dans les ateliers de nutrition d’ANEB pour aider les participants à reprendre possession de leurs moyens dans les situations de perte de contrôle. Plusieurs personnes m’ont rapporté que cet exercice les avait aidés à se reconnecter sur eux-mêmes et ainsi retrouver un sentiment de contrôle sur leur comportement. Il s’agit simplement de faire l’effort de porter toute son attention sur les sensations ressenties en mangeant. On doit se concentrer sur tous ses sens. Prendre le temps d’observer l’apparence des aliments, leurs couleurs, leurs formes. Les sentir aussi pour en déterminer les odeurs, les arômes et les saveurs. Écouter le bruit des aliments pétillants, croquants, grinçants. Dans la bouche, porter attention aux textures, aux températures et aux sensations comme l’astringence ou le piquant, par exemple. Et bien sûr, s’attarder sur les différentes saveurs : le salé, le sucré, l’acide, l’amer, l’aigre-doux et leurs mélanges. Je suggère de pratiquer cet exercice au quotidien au moment des repas, dans les situations normales d’alimentation. Ainsi, dans les situations plus difficiles comme les repas des fêtes, on a déjà de la pratique et il est plus facile de conserver et de retrouver ses moyens.
L’épineuse question de l’image corporelle
En plus des « Joyeux Noël! » et « Bonne Année! », le traditionnel : « Me semble que t’as engraissé(e)/maigri(e), ça te fait ben! » sera encore en vedette cette année lors de nombreux réveillons. Ce genre de commentaire hante les pensées de plusieurs à l’approche du temps des Fêtes. Ma suggestion pour y faire face : se préparer pour la réplique. À cet effet, je vous invite à faire vos suggestions de répliques en laissant un commentaire sur ce billet.
Par ailleurs, si vous voulez vraiment faire un coup d’éclat et que vous êtes responsables de l’organisation du party des Fêtes, faites un événement « sans parler de poids ». Par exemple, avisez les invités que ceux qui seront pris en flagrant délit de discussion de poids ou d’image corporelle paieront une amende et que les montants récoltés seront remis à un organisme, ANEB évidemment! Pour d’autres idées vous pouvez consulter le billet « Une semaine sans parler de poids. Êtes-vous prêts à relever le défi? ».
Au cours de la semaine, je vous donnerai d’autres conseils, soyez à l’affût!
Marie-Jean Cournoyer, Dt.P., Ph.D. (cand), diététiste, employée au département de nutrition de l’UDM, blogueuse invitée
Wow! Enfin UN mot qui fait du bien pour quelqu’un qui a des problèmes alimentaires! Merci : )