Tu es plus fort(e) que le trouble alimentaire dont tu souffres.
Je sais, c’est pas évident. Se nourrir, c’est vital. C’est pas comme la cigarette; si on arrête de manger, on meurt. On doit gérer la nourriture et chercher à trouver l’équilibre pour enfin briser les chaînes de l’obsession avec notre poids. Trouver l’équilibre, comment on fait ça? Je vais te dire ce qui a fonctionné pour moi. Si je peux t’inspirer et te donner quelques pistes de solutions, je vais avoir accompli quelque chose aujourd’hui!☺
Mon premier point, c’est de prendre soin de toi. Pense à toi. Prends du temps pour toi, tous les jours de ta vie. Priorise-toi. Qu’est-ce qui te fait du bien? Crée une liste des choses que tu aimes faire, et fais-les! Voici la mienne : lire dans le bain, faire une promenade en nature, écouter une série télé, écrire, jouer de la guitare et faire des activités avec ma famille et mes amies. Ce sont des choses qui m’amènent le plus grand des réconforts. Pis si la pandémie t’empêche de faire ce que tu aimes, trouve une alternative! À présent, j’organise des soirées sur Zoom avec mes amies. Avec les enfants, on redécouvre notre quartier, on va glisser, on trouve de nouveaux jeux. Quand je m’adonne à une de ces activités, je le fais en pleine conscience. Je prends de grandes respirations, j’observe ce qui m’entoure et je me dis à quel point je suis chanceuse. Tsé, être dans la gratitude du moment, c’est aussi ça la fameuse « pleine conscience » !
J’ai souffert pendant plus de vingt ans de troubles alimentaires. Je viens tout juste de trouver l’équilibre. Il ne faut surtout pas baisser les bras. Il y a toujours de l’espoir. Maintenant, au lieu de combler le vide avec la nourriture ou le contrôle de mon alimentation, je parle de ce qui ne va pas. Tout le monde sait que j’ai souffert de troubles alimentaires : ma famille, mes amies, mes collègues… et même mes 668 amis Facebook! En parler m’aide à apprivoiser les moments difficiles. Ça comble le vide et le mal-être que je peux encore parfois ressentir. Si tu ne te sens pas prêt(e) à en parler, va sur les groupes de soutien et confie-toi de façon anonyme. C’est incroyable le poids en moins qu’on a sur nos épaules après. Faites-le test, tu vas voir!
Finalement, mon dernier point, c’est d’apprendre à se connaître soi-même. Essayer de comprendre les raisons intrinsèques des troubles qu’on a avec notre apparence et notre relation avec la nourriture.
La clé de la guérison est entre nos deux oreilles et dans notre cœur.
Et puis, pour puiser à la source, il faut connaître le chemin. Est-ce que j’ai réussi à trouver toutes les causes de mes troubles du comportement alimentaire? Non, mais quelques-unes. Assez pour être capable de faire mon petit bonhomme de chemin et d’entreprendre une introspection qui vise la compréhension de qui je suis. Par exemple, je sais que je suis une personne hypersensible. C’est quelque chose que j’essayais d’étouffer, avant. Je n’aimais pas être cette boule d’émotions qui absorbe celles des autres. J’étais une dure à cuire à l’armure épaisse et rigide comme le roc. Maintenant, je laisse ma vulnérabilité briller au grand jour. Ça fait partie de moi. Je dois l’honorer pour les beautés qu’elle m’offre et l’endurer pour les lourdeurs qu’elle me lègue. J’ai aussi appris à apprivoiser ma peur de déranger. J’ai compris que moi aussi, j’avais le droit d’exister. Je me donne droit au respect. Je me suis rendu compte que j’étais influençable. Je le suis encore aujourd’hui. C’est pourquoi je me watch quand ça trigger au fond de moi, et que l’envie me prend de faire quelque chose que je ne devrais pas faire. Par exemple, entreprendre un régime miracle qui, je sais très bien, ne fonctionnera pas, augmentera éventuellement mon sentiment de honte et de culpabilité, affaiblira mon estime personnelle et contribuera à faire tourner la roue du cercle vicieux de mes troubles alimentaires.
Toutes ces approches m’ont permis de mieux me connaître, de m’apprécier davantage, de m’accorder des pauses et de centrer mes énergies sur ce qui est vraiment important : moi. J’ai réussi à atteindre un équilibre dans la relation que j’ai avec la nourriture et avec mon corps. J’ai arrêté de me taper sur la tête pour les journées qui allaient moins bien, et je garde le cap sur mes priorités pour enfin m’aimer comme je me le dois.
Toi, es-tu prêt(e) à te prioriser? À apprendre à te connaître et à te libérer pour aller mieux? Es-tu prêt(e) à t’aimer?
Par Karine Rainbow Nadeau