Je sais. Je comprends.
Être isolé(e) à la maison. Devoir faire face à notre petit démon quotidiennement, chaque minute de la journée. Avoir des vagues d’émotions à surmonter, dans un contexte anxiogène de pandémie mondiale. Personne aurait pu prévoir ça, personne n’a vécu ça auparavant. Parce qu’en plus de tenter de comprendre ce qui se passe autour de toi, tu dois comprendre ce qui se passe à l’intérieur de toi… et pour rajouter une couche, tu dois rester à la maison en tout temps.
Devant ton miroir. Devant ta cuisine. Devant ton frigo. Devant ton assiette.
Je sais. Je comprends. Je me suis retrouvée dans ta situation. On a l’impression d’être seul(e) au monde avec ce mal en nous. Pourquoi moi? Pourquoi ce n’est pas facile de manger, de s’aimer? Ça semble si facile chez les autres mais pas pour moi. Mais en plus, tu es cloîtré(e) chez toi. Sans contact extérieur, sans façon d’éviter tes démons, sans pouvoir contrôler. Tu as réduit les contacts humains, tu as réduit les sorties extérieures, tu ne fais plus rien. Parce qu’on est en pandémie, il ne faut pas l’oublier. Tu fais face à tes pensées, face à l’ennui, face à tes petits démons et la méchante voix que tu entends constamment.
J’aimerais te dire que c’est possible de s’en sortir. C’est possible d’améliorer sa relation avec son alimentation et son corps. C’est possible de ne plus l’entendre, cette voix. C’est possible de s’accepter, de s’aimer. Et c’est normal que ce ne soit pas rose tous les jours.
Mais surtout, tu n’es pas seul(e).
C’est important de parler de ce que tu ressens, de ce que tu penses, de ce que tu perçois. Il y a toujours une oreille pour t’écouter, un écran pour te lire, une épaule pour te consoler. Il suffit de faire le premier pas, geste de courage, pour briser l’isolement.
Avec de l’aide, on apprend chaque jour. On met en place des petits outils. On n’y croit pas au début, mais on se lance, on essaie, et ça finit par fonctionner. Un petit progrès à la fois, une bouchée à la fois, un regard à la fois. Après un certain moment, la lumière revient. Les nuages s’estompent. Les vagues de notre tempête intérieure deviennent de plus en plus calmes.
On regarde en arrière tout le chemin parcouru, parsemé d’embûches mais aussi, de résilience.
On finit par avoir un regard doux sur soi… au début en toute neutralité et par la suite, en toute bienveillance et même par amour de soi.
Tu n’es pas seul(e). Je sais. Je comprends.
Tu es plus fort(e) que tu le penses. La petite voix ne gagnera pas le combat. Cette voix a sa place dans le monde où tu vas vivre pour toute ta vie… ton corps, ta personne. C’est important d’en prendre soin et de reconnaître au quotidien ce qu’il te permet de faire. Regarde-le comme s’il était ton meilleur ami.
Je sais. Je comprends. Tu ne me crois peut-être pas… mais je te le dis.
Je suis là.
– Jessica Brodeur (@jessbrod_fit)
23.01.2021
Je vis avec un trouble alimentaire depuis petite. J’ai l’impression qu’il fait partie de moi. Par moment, j’ai même l’impression que c’est moi. Je ne me sens pas malade, j’ai ralenti ma vie, car oui, je suis fatigué. Manger me fait mal organiquement, physiquement et mentalement. L’angoisse s’empare de moi car j’ai la sensation que manger ce n’est pas pour moi. Que je n’y ai pas droit. Pourtant je sais que c’est la survie.
Bonjour à vous. J’espère que cet article a pu constituer une source d’espoir pour vous et je vous félicite de vous ouvrir au sujet de votre trouble alimentaire; s’exprimer n’est pas toujours facile, mais cela peut se révéler très bénéfique et libérateur. Je vous invite à nous appeler pour en discuter plus amplement au 514-630-0907 (Montréal) ou 1 800 630-0907 (Ailleurs, sans frais). Vous pouvez également utiliser notre service de clavardage ou nous texter au 1 800 630-0907. Nous savons que c’est une bataille difficile. Tel qu’abordé dans l’article, vous n’êtes pas seule, nous sommes là pour vous aider !