Les troubles alimentaires sont des maladies terribles et insidieuses. Quand on est aux prises avec un trouble alimentaire, parfois, on souffre tellement et on est tellement épuisé que l’on envisage de mourir plutôt que de poursuivre les traitements. En tant que personne qui en a souffert, je peux vous garantir que l’on ne souhaite pas avoir un trouble alimentaire. Que ce n’est pas un choix.
Hé oui, après plusieurs hospitalisations, savez-vous quoi? Je vais mieux aujourd’hui! JAMAIS je n’aurais cru voir ce jour arriver, car il m’était impossible d’y croire. Même certains de mes médecins m’ont dit que j’étais un cas trop sévère et que jamais je n’allais m’en sortir. Des mots qui ont pu me décourager et me blesser, comme vous vous en doutez. Eh bien, je peux maintenant prouver que tout le monde le peut!
Comment j’ai réussi à m’en sortir? C’est une excellente question, difficile à répondre… Je crois qu’il faut vraiment que tu le veuilles, sinon, c’est impossible… Que tu le fasses dans le respect de tes limites et à ton rythme. Pour moi, l’amour m’a beaucoup aidée, mais cette touche aidante sera différente pour chacun. Côté nutrition, j’ai commencé à aller mieux en me forçant à manger des aliments que je m’étais empêchée de manger durant des années. J’ai commencé par les aliments un peu moins difficiles pour aller vers ce que j’avais le plus de difficulté à me permettre. C’est loin d’être facile à faire, oui tu pleures, oui c’est un combat intérieur à chaque bouchée, mais je vous promets que c’est en le faisant qu’on y arrive et que ça devient moins pire après un certain temps.
Je ne dis pas que j’en suis complètement guérie, mais je vais beaucoup mieux et je sais qu’il est possible d’aller encore mieux et que tout cela doit partir de moi (avec de l’aide spécialisée, bien entendu).
Quand les gens me disaient que je ne le voulais pas assez et que c’était pour cela que je ne guérissais pas, je devenais enragée et très honteuse. C’était faux, JE LE VOULAIS PLUS QUE TOUT, mais comment faire? C’était la question. Oui, le vouloir est là, mais la peur l’est aussi, bien sûr. Je n’ai pas de truc magique pour vous dire comment trouver la force de réussir, mais, croyez-moi, c’est en essayant qu’on y arrive, car en restant dans notre monde et en n’essayant rien qui nous challenge, rien ne changera. Il faut passer par l’anxiété, la peur, les essais et parfois les rechutes pour se rendre au bonheur. C’est difficile, probablement la chose la plus difficile que j’ai traversée, mais c’est possible! Ne perdez jamais espoir!
Gabrielle
Si ce billet de blogue a suscité certaines émotions difficiles pour vous, n’hésitez pas à contacter la ligne d’écoute d’Anorexie et boulimie Québec (ANEB), au 514 630-0907 (Montréal) ou au 1 800 630-0907 (ailleurs au Québec, sans frais). ANEB offre du soutien téléphonique, du soutien sur le Web (clavardage en groupe pour les adultes ou en individuel pour les 14-20 ans) ainsi que des groupes de soutien. Pour plus d’info : www.anebquebec.com ou www.anebados.com .