La rechute dans le processus de guérison
Lorsqu’un enfant apprend la bicyclette, y arrive-t-il du premier coup?
Est-ce qu’il tombe?
Combien de fois?
En quoi sa ou ses chutes peuvent-elles être utiles?
C’est en tombant que l’enfant apprendra ce qu’est l’équilibre. C’est en ressentant son corps « physiquement » tomber, qu’il comprendra comment mettre un contrepoids afin de garder son équilibre. L’équilibre ne s’apprend pas cognitivement. L’enfant doit le vivre pour l’apprendre.
Dans un précédent billet, j’écrivais qu’il était « important de comprendre que le rétablissement prendre différentes formes pour chacune des personnes touchées. pas un portrait identique de la maladie chez tout le monde, non plus qu’il n’existait une recette à appliquer parfaitement pour faire « disparaître » le trouble alimentaire de la même façon chez tout le monde. »
La guérison, c’est un processus. Avec différentes étapes, des hauts et des bas, des apprentissages, certains simples, d’autres plus compliqués. Ce processus implique un changement dans les comportements, les attitudes, les modes de réaction, qui peuvent, à leur tour entraîner un déséquilibre.
C’est à cet instant que la rechute peut survenir.
Rechute: n.f.: « Reprise évolutive d’une maladie qui était en voie de guérison. Action de retomber dans un mal, dans une mauvaise habitude. »
Retour de la maladie ou opportunité de changement
De prime abord, la rechute peut être perçue comme étant négative: c’est le « retour de la maladie ». Par conséquent, elle peut apporter son lot de découragement. Les personnes qui la vivent peuvent avoir l’impression de ne « pas avoir été capables » de guérir, de ne pas être « assez bonnes ». Elles perçoivent la rechute comme un échec.
Les mythes à défaire
La rechute est un signe de faiblesse fait partie de la guérison
La rechute est la preuve que je ne guérirai jamais suis humain-e
La rechute est négative une opportunité de changement
La rechute est honteuse normale
La rechute démontre que je n’ai rien appris j’ai quelque chose à apprendre
Je suis responsable de ma rechute ma guérison
Permettons-nous une autre perspective
La rechute est un indice. En ce sens, elle peut être extrêmement utile. Elle nous indique où mettre nos énergies. Qu’est-ce que la rechute nous apprend? Quel est le message qu’elle nous envoie? Que se passe-t-il en ce moment? Y a-t-il un enjeu qui n’aurait pas été travaillé? Une nouvelle source de stress? Une période plus difficile? Un changement ardu? Un manque d’outils, de ressources?
Le processus de guérison n’est pas linéaire. La rechute n’est qu’un mot pour expliquer cette réalité. Simple question de sémantique direz-vous? Peut-être. Mais si ça peut faire la différence en déculpabilisant et en redonnant du courage pour continuer, alors ce sera déjà ça de gagner.
Pendant le processus de guérison, la vie continue, ce qui implique des relations interpersonnelles parfois complexes, des changements dans les habitudes de vie, des sources de stress, des moments plus faciles et, plus difficiles. La vie n’est pas mise sur « pause », et c’est très bien ainsi. C’est à travers ces hauts et ces bas que le processus peut, et doit se dérouler.
Marie-Michèle Ricard, psychoéducatrice, professionnelle-stagiaire en psychothérapie, co-propriétaire Clinique Imavi
merci j’ai un trouble alimentaire je mange mes émotions
Bonjour,
N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez obtenir du soutien sur notre ligne d’écoute 514 630-0907 (Mtl) ou 1 800 630-0907 (ailleurs au Québec, sans frais). Vous pouvez aussi nous écrire: [email protected]. Nous avons également différents type de groupes de soutien. Sincèrement, l’équipe d’ANEB.
Merci de mettre des mots sur une réalité difficile à admettre… mais presque inévitable…
Merci à vous pour votre commentaire 🙂 Il est vrai qu’il peut être difficile d’admettre cette réalité. Par contre, C’EST une réalité, et elle est normale 🙂
Je peux comprendre qu’il y a des rechutes durant un rétablissement mais c’est tellement décourageant de continuer. Je n’avais pas pensé d’essayer de trouver ce qui peut causer la rechute. Merci pour l’idée.
Merci pour ce texte qui m’encourage à garder le cap malgré les moments de montagnes russes. En souffrant d’un désordre alimentaire, mon petit côté perfectionniste se retourne souvent contre moi lorsque je me sens descendre la pente. Je conserverai précieusement vos ‘mythes à défaire’ pour m’aider dans mon rétablissement.
Bonjour. Ma fille 28 ans est atteinte de trouble alimentaire depuis 1 an. Elle a commencé par l’anorexie avec plus de 3 mois d’hospitalisation. Pius par une phase d’hyperphagie qui m’a conduite à une très forte dépression. Elle a un traitement depuis le mois de mai la fluoxetine qui l’a aidé à reprendre un peu vie. Puis une phase de boulimie. Ella à passé un bel été. Elle a travaillé dans le milieu des chevaux de course. Depuis ce mois de septembre, elle a commencé un apprentissage dans le milieu hyppisue. La difficulté qu’elle rencontre est que avec son hospitalisation, elle a été de scolarisée. Elle se retrouve donc en classe avec des jeune plus jeune qu’elle. Je sens une rechute, des crises alimentaires reviennent. Je ne sais pas quoi faire car depuis qu’elle est majeure elle ne veut plus voir la psychologue et recommence à s’isoler de ses amis.
Bonjour Carole,
Merci pour le partage de l’histoire de votre fille. Les rechutes font souvent partie du processus de rétablissement des troubles du comportement alimentaire. Par contre, ce n’est vraiment pas facile en tant que proche de voir une personne que l’on aime passer au travers de ce processus. J’entends que vous ressentez beaucoup d’impuissance actuellement.
N’hésitez pas à venir en parler avec un.e de nos intervenant.e.s :
– Nous avons une ligne d’écoute et de références (gratuite et confidentielle) qui est ouverte de 8 h AM à 3 h AM à tous les jours. Vous pouvez nous joindre au 514 630-0907 (Montréal) ou au 1 800 630-0907 (ailleurs au Québec).
– Nous avons un service de clavardage offert de 16 h à minuit du lundi au vendredi et de midi à 21 h la fin de semaine. Vous pouvez y avoir accès via ce lien : https://anebados.com/clavardage/.
– Nous avons un service de texto qui est offert de 11 h à 20 h du lundi au vendredi en textant au 1 800 630-0907.
Ma fille a 18 ans et non 28.