Quand j’étais petite, je n’étais pas grande, comme le dit la chanson. Selon mes amis, j’étais « bouboule » des fois, et « toutoune » aussi. Au secondaire, j’ai été, toujours selon mes comparses, « la p’tite grosse ». Je me flagellais devant les mannequins aux courbes parfaites sur les affiches promotionnelles des magasins de lingerie du Carrefour Laval et je voulais être aussi mince que les filles des annonces de parfum. Me regarder à la télé était pour moi une punition tellement je me trouvais difforme lorsqu’à la pause publicitaire, mon regard se heurtait au corps maigrelet d’une jeune nymphette faisant la promotion d’une nouvelle ligne de vêtements à la mode. Je n’ai jamais cru souffrir d’intimidation, ni de maladie chronique, mais je sais aujourd’hui que toutes ces réactions peuvent être les signes précurseurs des troubles alimentaires comme l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie.
Depuis les dernières décennies, les cas de troubles alimentaires ont triplé dans les pays industrialisés. Au Québec, plus de 65 000 filles et jeunes femmes âgées de 12 à 30 ans sont atteintes d’anorexie ou de boulimie. Au Canada, près d’une jeune fille sur trois est aux prises avec une perturbation de son comportement alimentaire et de son attitude face à la nourriture. C’est sans parler des garçons et des hommes aussi touchés par ces fléaux. Évidemment, ces troubles sont des désordres complexes qu’on ne peut attribuer à un seul facteur, mais qui sont causés par une combinaison de facteurs individuels, psychologiques, familiaux, génétiques, environnementaux et socioculturels.
C’est la semaine nationale de sensibilisation des troubles alimentaires. Si je suis porte-parole pour ANEB, c’est parce que j’ai confiance que les choses peuvent changer.
Pour changer les choses, il faut commencer par en parler, et par sensibiliser les gens. Tout le monde, ou presque, est touché de près ou de loin par cette obsession du corps parfait. Bon nombre de gens s’entraînent de façon excessive afin de sculpter leur apparence physique de façon drastique ou ont déjà suivi un ou des régimes dans l’espoir d’atteindre le « poids idéal »… Qui n’a jamais été victime de commentaires acerbes, de la part des autres ou de soi-même, à l’égard de son corps ? Qui ne s’est jamais comparé aux images de la soit disant beauté véhiculées dans les médias ?
C’est donc dans cette optique de démystification des troubles alimentaires, mais aussi pour parler tout simplement de l’image corporelle et de la notion de beauté qu’ANEB lance son tout premier blogue !
Les blogueurs et blogueuses vous parleront dans leurs billets de thèmes tels que les fausses croyances, les pensées irrationnelles, la nutrition, les traitements des troubles alimentaires, le soutien possible, les médias et les standards de beauté qui y sont présentés, les représentations de la beauté à travers les différentes cultures, etc.
Je vous invite donc fortement à suivre ce blogue, mais aussi à en partager les articles sur les réseaux sociaux et à en parler le plus possible autour de vous.
Pour obtenir des informations sur les ressources disponibles, les activités qui auront lieu ou sur ce que vous pouvez poser comme geste pour faire votre part lors de la semaine nationale de sensibilisation des troubles alimentaires, le site d’ANEB est à votre disposition en tout temps.
Merci de votre intérêt pour notre cause, nous comptons sur chacun d’entre vous.
Catherine Brunet, comédienne et porte-parole d’ANEB
Bravo pour cette belle initiative dans le cadre de la semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires!