Mes trois mois de stage chez ANEB touchent bientôt à leur fin. D’ici quelques semaines, je serai de retour dans mon pays de résidence pour y reprendre ma petite routine d’étudiante. Mais avant tout cela, j’aimerais vous dire une chose : merci!
Merci pour ces trois mois de découvertes, d’apprentissages, d’enrichissements personnels et professionnels.
Merci à vous, intervenants, bénévoles, personnes aux prises avec un trouble des conduites alimentaires (TCA), proches, professionnels de la santé, stagiaires et toutes les autres personnes que j’ai pu côtoyer. Merci pour votre confiance, merci pour votre enthousiasme, merci pour la transmission de votre savoir, merci!
Grâce à vous, j’ai pu me découvrir en tant que professionnelle, en expérimentant la relation d’aide, mon écoute, mon empathie et l’écriture. J’ai pu en apprendre davantage sur les TCA de par toutes mes rencontres et mes lectures.
Du pays où je viens, les TCA sont encore aujourd’hui un sujet extrêmement tabou dans la société ainsi, j’arrivais ici vierge de toutes connaissances ou expériences reliées à cette problématique. J’ai appris à découvrir cette dernière, l’organisme ainsi que ces personnes en souffrance. J’ai été touchée, émue et bouleversée par vous tous. Vous me montrez qu’il faut être fort, au quotidien, dans toutes les épreuves où la vie nous met au défi. Vous êtes beaux, vous êtes courageux et vous êtes inspirants! Surtout, continuez, ne baissez pas les bras, battez-vous et ne désespérez surtout pas, jamais!
Le trouble alimentaire, ça ne se voit pas toujours!
Grâce à vous, j’ai pu découvrir davantage les facettes de ma personne, avec mes valeurs et mes principes. Avec mes forces et mes faiblesses. Avec mes joies et mes peurs. Grâce à vous tous, j’ai appris sur moi-même, sur qui je veux devenir et comment je veux y parvenir.
Durant ces trois mois passés avec vous, j’ai également découvert une autre vision de la santé mentale. Un monde moins rude et effrayant que ce que l’on nous présente quotidiennement. Les personnes aux prises avec un trouble des conduites alimentaires sont des êtres humains avant tout: des frères, des sœurs, des conjoint(e)s, des époux(ses), des collègues. Je trouve important de vous rappeler que la maladie ne définit pas la personne entière! Vous êtes plus que le trouble alimentaire, ne l’oubliez pas. La stigmatisation et les stéréotypes persistant au sujet de cette problématique me frappent de plus en plus. Les troubles alimentaires sont plus fréquents qu’on ne le croit et souvent trop banalisés. Avant de commencer mon stage, je pensais (à tort) que les personnes qui souffrent d’un trouble alimentaire étaient toutes nécessairement des personnes très maigres. Grâce à ces trois mois, je me suis rendu compte que cette image de la maladie est limitée. En effet, peu importe son poids, même une personne considérée comme ayant un poids dit « santé » peut souffrir d’un trouble alimentaire et se sentir mal dans son corps et sa tête.
Chez ANEB, nous nous devons de nous battre chaque jour pour mettre en lumière la problématique des troubles alimentaires et aider les gens qui en sont atteints.
Durant cette période, j’ai également pu développer et travailler plusieurs compétences qui sont indispensables à mon futur métier de travailleuse sociale (l’appellation belge est assistante sociale). Ces compétences sont multiples mais mon stage m’a offert la chance d’en développer deux principales : l’empathie ainsi que la capacité d’écoute active.
Respecter le rythme de la personne, c’est important!
L’empathie c’est « la capacité de s’identifier à autrui, de ressentir ce qu’il ressent ». C’est une aptitude primordiale à adopter afin de pouvoir essayer de comprendre et de ressentir au mieux ce que la personne vit pour pouvoir l’aider, la renseigner et l’écouter, tout en n’oubliant pas que l’on ne vit pas la situation à la place de l’individu. Je pense avoir réussi, au fil des semaines, à m’approprier ce concept et à l’utiliser à bon escient.
Comme vous le savez, un des services proposés par ANEB est la ligne d’écoute et de références, laquelle est disponible tous les jours de 8 h du matin jusque 3 h du matin. Cette ligne, sert des adultes, des jeunes, des hommes, des femmes, des intervenants, des parents, des collègues, des amis, bref tout le monde. Afin de pouvoir accueillir et aider ces personnes au mieux, nous développons notre propre capacité d’écoute active; c’est-à-dire que nous devons accueillir la personne comme elle vient, avec ses besoins, son vécu et ses croyances. Il est important de respecter et d’être empathique avec la personne qui nous appelle pour que celle-ci puisse nous faire confiance suffisamment pour se confier le temps de l’appel. Outre la ligne d’écoute, cette capacité me sera importante dans quelque milieu qu’il soit! Les personnes qui viennent nous voir ont le droit d’être reçues comme elles sont, avec ce qu’elles ont envie de partager, c’est une chose importante que nous devons respecter. J’ai eu l’occasion, jours après jours, de travailler cette compétence et de la mettre à profit pour me perfectionner et répondre au mieux de moi-même aux besoins des personnes qui demandent de l’aide. Je tiens particulièrement à vous féliciter et à vous encourager pour vos démarches. Faire le pas d’aller demander de l’aide demande beaucoup de courage, bravo!
Pour clore cet article, ainsi que tout mon parcours, je souhaite vous dire une dernière fois merci, mille mercis pour tout ce que vous m’avez apporté. Et comme on dit chez moi, à bé rât (à bientôt).
Romane Garlement, étudiante belge en travail social, stagiaire automne 2017 chez ANEB.