Le mois passé, je me suis attaquée à la croyance que les hommes ne peuvent pas souffrir de troubles alimentaires. Ce mois-ci, les hommes et femmes matures!
Eh oui! Ce ne sont pas que les jeunes qui sont en détresse.
Selon les statistiques de NEDA, en 2003, 1/3 des patients dans les centres de traitement spécialisés en troubles alimentaires (TA) avaient plus de 30 ans! Alors pourquoi considérons-nous cette maladie comme un « caprice d’ados », et ou se trouvent les failles dans ce raisonnement fautif?
Bon, commençons du début.
Qu’est ce qui cause un TA? Bien évidemment, cela varie d’une personne à une autre, mais il y a des éléments déclencheurs, des facteurs de risque communs à plusieurs cas.
Premièrement, les médias et les attentes inatteignables qu’ils imposent indirectement au grand public; oui, c’est vrai, les garçons et filles en plein développement sont très vulnérables à ces messages, puisqu’ils n’ont pas encore une identité fixe et beaucoup de confiance en soi. Par contre, il ne faut pas sous-estimer tous les messages nuisibles destinées aux femmes d’un certain âge. Les pubs pour produits de beauté et soin de la peau peuvent faire croire aux femmes passées l’âge de 30 ans qu’elles ne peuvent pas être belles si elles ont la moindre ride. N’oublions pas le boom de l’industrie de la chirurgie esthétique des années 2000; maintenant plus que jamais des procédures rajeunissantes sont accessibles à tous! Alors comment peut-on imaginer que seuls les jeunes subissent le sort des images et propos ravageurs?
Un autre facteur de risque que l’on peut voir régulièrement chez les gens affligées d’un TA est le stress. Les jeunes gens se soucient de leurs résultats scolaires, leurs relations amicales et romantiques, leur incertitude envers le futur; ces sources d’anxiété peuvent causer une détresse psychologique importante et parfois mener à une relation dysfonctionnelle avec son corps et la nourriture.
Mais l’anxiété disparaît-elle après l’adolescence? Bien sûr que non! Un adulte travaille, a un chum ou une blonde, un mari ou épouse, des enfants, paie son hypothèque, est en charge de tout! En plus de tout ca, puisque les adultes ont généralement plus de responsabilité, ils ont moins tendance à chercher de l’aide et se donner du temps pour guérir, ce qui peut ajouter au stress quotidien et ainsi va le cycle vicieux!
L’obsession corporelle chez les femmes dans la quarantaine a considérablement augmenté ces derrières années, passant de 25% en 1972 à 56% en 1997. Mais si personne n’ose discuter de la réalité de ces femmes, le chiffre ne fera que gonfler.
Alors parlez à votre mère, grand-mère, oncle, amie, professeur, qu’importe! Briser le silence, c’est construire un monde meilleur!
Site cité :
http://www.nationaleatingdisorders.org/whats-age-got-do-it