Déjà décembre, le temps des fêtes arrive à grands pas. Cette période en est une de réjouissances, de bilans et de renouveaux. Malheureusement, pour les personnes souffrant d’un trouble de la conduite alimentaire (TCA) et leurs proches, ce sont trop souvent des moments très éprouvants.
Le blizzard dans la tête
Une chose que j’ai constatée dans mes interventions pré temps des fêtes est que mes clients ont souvent une tempête de questions et d’émotions concernant cette période de l’année. Pour voir un peu plus clair à travers ce blizzard, je suggère la méthode du Père-Noël : faire une liste écrite de toutes ces idées. Ensuite, il est plus facile de les trier et de poser les actions appropriées pour chacune. Par exemple, s’il y a des pensées automatiques négatives ou des distorsions cognitives, on peut alors les identifier et utiliser des stratégies comme celles présentées dans les billets de Marie-Michèle Ricard des 23 février, 14 mars et 12 juin. Si ce sont plutôt des attentes ou des objectifs en vue de la période des fêtes, on peut les définir plus précisément et établir un plan structuré pour les atteindre. Si ce sont des inquiétudes ou des questions, on peut alors contacter ANEB pour obtenir des réponses justes. Enfin, si ce sont des sentiments ou des émotions ne requérant aucune action, la liste permet au moins de les exprimer. Dans tous les cas, il est toujours utile de faire le ménage dans ses idées. Mes clients sont souvent étonnés de constater à quel point cette étape fait disparaître une grande partie des problèmes comme par magie.
Je vais maintenant discuter de mon palmarès des questions et préoccupations dont me parlent le plus souvent mes clients concernant le temps des fêtes : la prise de poids, les pertes de contrôle alimentaire, les discussions liées à l’image corporelle, les repas en famille et le plaisir.
La légende des kilos de Noël
À titre de nutritionniste, à l’approche des fêtes, on me demande souvent des questions telles que « Que faut-il faire pour ne pas prendre 10 kilos pendant les fêtes?» Et ce genre de question me vient de clients souffrant de trouble de la conduite alimentaire mais aussi de gens dans mon entourage qui sont en parfaite santé physique et mentale. Peu de gens croient au Père-Noël, mais plusieurs croient à la légende bien plus farfelue des kilos de Noël.
Dans les faits, des études ont démontré que les gens pouvaient prendre de 0,5 à 1 kilo (1 à 2 lbs) pendant le temps des fêtes. Or, on doit se rappeler que des variations de poids d’environ 2 ½ kilos (5 lbs) sont naturellement observables au quotidien. Dans cette perspective, les variations de poids du temps des fêtes sont en réalité négligeables. De plus, le poids naturel est relativement stable (Voir Il était une fois…l’histoire du poids naturel). S’il varie davantage c’est habituellement parce qu’il est contrôlé artificiellement par des méthodes restrictives malsaines.
Alors, si je reformule la question par : « Que faut-il faire pour ne pas prendre un excès de poids pendant les Fêtes? », je peux répondre comme Dina Merhbi : La santé réside dans la simplicité. C’est-à-dire qu’il faut maintenir des habitudes de santé simples mais efficaces tout au long du temps des fêtes : dormir suffisamment, faire de l’activité physique raisonnablement, boire de l’alcool modérément, en plus de manger normalement en répondant à tous ses besoins nutritionnels. De façon plus spécifique, je dirais qu’il est important de manger chaque jour à des heures régulières 3 à 8 repas et collations comprenant des aliments des quatre groupes alimentaires, des aliments qui sont satisfaisants sur les plans physique, psychologique et socioculturel, ainsi que des aliments qui procurent du plaisir (voir Pourquoi mangeons-nous?). Surtout, il faut éviter de se mettre à la diète avant, pendant ou après les fêtes parce qu’on sait que « Maigrir fait grossir ». Il faut autant que possible être à l’écoute des signaux de notre corps et tout devrait bien se passer.
Au cours de la semaine, je vous donnerai d’autres conseils, soyez à l’affût!
Marie-Jean Cournoyer, Dt.P., Ph.D. (cand), diététiste, employée au département de nutrition de l’UDM
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