“Je ne vais jamais réussir à m’en sortir, même si la maladie est la seule chose qu’il me reste ».
Voilà les mots que je me suis répété pendant 730 longues journées.
Au départ, ma seule intention était de pouvoir enfin me sentir à ma place, être comme « les autres », du moins la personne que les gens voulaient que je sois.
J’ai alors commencé à faire ce que je voyais sur les réseaux sociaux. Ces jolies filles que je voyais sur ma page Instagram avec le corps de mes rêves, me hantaient. C’est à ce moment très précis que le monstre s’est emparé de ma tête. Au début, cette voix était douce, tout comme un flocon de neige sur ma joue, mais malheureusement pas pour bien longtemps ! Celle-ci m’a fait oublier qui j’étais, à un point où j’ai cru que je ne reviendrais jamais et que je devais accepter qu’elle fût maintenant moi.
Et puis, un jour, mon monstre m’a amené à me rendre à l’hôpital. Mon petit corps si faible et froid pouvait enfin se reposer un peu.
Mais toi, mon monstre, tu étais toujours aussi présent et lourd sur mon âme si affaiblie. Malgré les commentaires inquiétants des médecins, ça ne me rejoignait pas et c’est comme si j’étais insensible à leurs conseils. C’est la peur dans les yeux de ma mère qui m’a fait réagir, comme une armée d’abeilles qui font réagir.
J’avais toujours cru que cette maladie n’arriverait qu’aux autres mais elle m’a frappée comme un éclair d’une force exorbitante.
Mais le temps arrange les choses, …certes c’était long et douloureux mais la fin de l’histoire- elle est merveilleuse ! Parce qu’avec le temps qui avançait tranquillement, j’ai retrouvé la vraie petite fille qui était bien cachée au fond de moi. J’avais oublié de prendre soin d’elle pendant tout ce temps.
Ps. Ne te vois jamais comme une faiblesse, mais comme une force !
– Nadège Beaupré