J’étais heureuse de voir qu’ANEB cherchait des témoignages, puisque, dans mon vécu personnel, ce sont des témoignages qui m’ont ramené sur le droit chemin. J’aimerais à mon tour semer, j’espère, un grain d’espoir chez toi. Toi qui me lit, et souffre peut-être en silence à l’intérieur.
Je ne me souviens pas de tout. Ma psy m’a dit que mon corps, à l’époque, était en mode survie. Il n’était pas « chill/relax » à stocker des beaux souvenirs. Il essayait, aussi minime soit-il, de conserver l’énergie qu’il fallait pour avoir l’air normal, fonctionnel.
Aujourd’hui j’ai 28 ans, et je me considère complètement guérie de mon trouble alimentaire restrictif depuis plusieurs années maintenant. J’aurais aimé dire à Geneviève à 15 ans, :
« Hey Gen, il y a tellement plus que le corps dans la vie ! T’entraîner en cachette, mentir sur ton alimentation, avoir froid, n’amèneront rien de bon. Te comparer à des magazines est tout sauf réaliste. Tu mérites bien mieux que cela. Ta famille s’inquiète pour toi. »
La vie est spéciale, puisqu’en plein trouble alimentaire, je suis tombée par hasard sur le documentaire : « La peau et les os, après ». Cela a été mon wake up call. Les témoignages des femmes courageuses que j’ai vu à la télé ont été comme des coups de point en plein visage : « Voyons Gen, qu’est-ce que tu es en train de faire? »
J’ai toujours eu l’impression d’avoir une bonne étoile qui me guidait et qui a mis ce documentaire sur mon chemin.
Et puis, tranquillement, les blessures ont guéries et les distorsions se sont volatilisées, pour que je puisse finalement vivre aujourd’hui sans me sentir coupable après chaque bouchée. Je prends même plaisir à manger ce que j’aime, quand je veux. Mon corps change et me remercie tous les jours.
Je suis avec toi.
– Gen
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La peau et les os, après…
Par Hélène Bélanger-Martin
Synopsis : Documentaire percutant sur les troubles alimentaires dont on comprend mal l’ampleur stupéfiante et les causes complexes. La peau et les os – après… propose une réflexion étoffée sur ce mal-être qui frappe plus que jamais. Le film met en vedette Annie, Isabelle, Marlène, Hélène et la jeune Charlotte, 17 ans, qui ont accepté de revivre ces périodes de détresse. Un « cancer de l’âme » qui tue plus que toute autre maladie mentale.