Ceci n’est pas un conte comme les autres. On n’y retrouve pas de château, de chevalier, de princesse ou de magie, mais bien une histoire vraie…ou presque.
Il était une fois, un bonhomme de neige qui vivait dans une grande forêt. Partout autour de lui, il n’y avait que des arbres. Ce bonhomme de neige avait fière allure. Il était grand, avait de saillantes joues roses et de beaux yeux noirs ébène. Il avait tout pour plaire.
Malgré tout, ce bonhomme de neige était malheureux, tellement malheureux. Il ne s’aimait pas, se détestait même. En fait, il aurait tout donné pour être un arbre. À ses yeux, un arbre représentait la perfection, l’idéal à atteindre. Pour lui, les arbres étaient si majestueux, forts et rien n’était à leur épreuve. Tout le contraire de lui.
Un beau jour, le bonhomme de neige décida alors que c’en était assez, que c’était ici que tout se terminait et que sa nouvelle vie commençait. Il prit une décision: il deviendrait un arbre. Coûte que coûte.
À partir de cet instant, le bonhomme de neige n’avait qu’une idée en tête : il tenterait, par tous les moyens, de devenir un arbre. Les jours et les nuits passèrent et le bonhomme de neige poursuivit sa quête. Il ne pensait qu’à ça. Chaque matin, il passait de longues heures à lire et à s’informer des étapes à franchir pour devenir un arbre. Il suivait un entraînement rigoureux et ne se permettait aucun écart. Peu à peu, sans trop s’en apercevoir, il s’isola de plus en plus…
Il devait changer. À tout prix.
Il y avait toutefois un problème, un tout petit problème, qui allait devenir de plus en plus grand. Le problème était le suivant : plus le bonhomme tentait de changer pour devenir un arbre, moins il était satisfait. Oh oui, il avait l’impression d’avoir meilleure confiance en lui. Il ressemblait à ce qu’il avait toujours voulu être, après tout. Mais il y avait aussi ce vide, ce vide intense, qui semblait augmenter de jour en jour. Dès qu’il avait l’impression qu’il atteignait son objectif, il en voulait encore plus. À chaque fois, il repoussait davantage ses limites et redoublait d’ardeur pour devenir encore plus parfait.
Une nuit, après une dure journée où il avait respecté son plan à la lettre, le bonhomme de neige, à bout de souffle, s’effondra d’épuisement. Il tremblait et tout tournait autour de lui.
Cette nuit-là, c’était la veille de Noël. À minuit tapant, les yeux à demi-ouverts, le bonhomme de neige vit une lueur au loin. Il se mit à entendre des rires joyeux et des voix qui s’approchaient. C’était une famille qui, à chaque veille de Noël, passait par la forêt pour venir admirer un bonhomme de neige. Lui.
Ils passèrent plusieurs minutes à chercher le bonhomme en question puis, résignés, se rendirent à l’évidence: le bonhomme de neige n’y était plus. Il n’y avait que des arbres ici. Déçus, ils passèrent leur chemin et rentrèrent à la maison, sans même lui jeter un regard.
Pour la première fois depuis le début, le bonhomme de neige réalisa qu’il était unique. Pourtant, plutôt que de le voir comme une force, il le voyait comme une faiblesse. À vouloir tant changer, le bonhomme de neige réalisa qu’il ne serait jamais satisfait. Cela n’avait rien à voir avec son apparence, qu’il soit un arbre ou un bonhomme de neige. Le problème était bien plus profond, le problème était la façon dont il se voyait.
C’est à ce moment que le bonhomme de neige prit la décision de s’aimer. Bien entendu, il savait que cela lui prendrait du temps, peut-être même des années. Mais, à partir de ce jour-là, il décida de ne plus se juger si durement. Peu à peu, le bonhomme de neige se mit à regarder autour de lui. Malgré ce qu’il croyait auparavant, les arbres qui l’entouraient n’étaient pas tous parfaits, bien au contraire! Certains avaient des branches cassées, signe qu’ils avaient survécu au froid et à de durs événements, d’autres étaient petits et chétifs et plusieurs étaient si grands que leur tronc se courbait. Même les arbres parfaits en apparence avaient souvent des racines un peu trop longues ou un nid à la mauvaise place! Pourtant, il ne l’avait jamais remarqué avant ce jour-là, trop occupé à poursuivre un idéal inatteignable. Il comprit ensuite qu’il n’était pas un bonhomme de neige par hasard, il servait à égayer la vie des gens qui passaient par la forêt. Les arbres n’avaient pas du tout ce pouvoir.
Aujourd’hui, le bonhomme de neige est redevenu lui-même. Une meilleure version de lui-même. C’est un combattant, un vrai. Ce fut un long combat, un dur combat, mais aujourd’hui il peut dire qu’il a réussi : plus jamais il ne retournera en arrière. Il a compris que de lutter contre lui n’était pas la solution, il a décidé qu’il ferait équipe avec lui-même. Et c’est à ce moment précis que le vide qui l’habitait est parti…
La veille de Noël suivante et toutes les autres qui suivirent, le bonhomme de neige fut au rendez-vous et réchauffa le cœur de tous ceux qui passaient par la forêt.
Lorsque certains matins étaient plus difficiles que d’autres, chaque fois, le bonhomme de neige se remémorait la même question : que serait la forêt s’il n’y avait plus que des arbres? Que serait la vie si on cherchait tous à se ressembler?
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Très belle initiative. L’idée d’un compte fait appelle à l’âme de l’enfant en chacun de nous. Très beau Bravo!
Merci beaucoup Maryse !
Merci pour ce joli cadeau !