Ça commence.
Tu dois te préparer pour les festivités : choisir ce que tu vas porter, ce que tu vas donner, ce que tu vas manger.
Manger, tu ne t’étais pas rendu compte à quel point c’était compliqué. À quel point c’était pesant avant que ça t’envahisse autant.
Parfois c’est toi qui reçois, parfois ce sont tes proches. À l’origine, c’est un précieux moment de réunion.
Mais, pour toi, cette fois, c’est atroce.
Comme une personne confrontée à sa plus grande peur, tu dois avoir l’air à l’aise même si tu te retrouves surexposée par l’ampleur de la table à manger.
Des dizaines de plateaux, tous plus remplis les uns que les autres. Tu figes. Tu te retrouves seul même si bien entouré. Tu inspires, évalue la situation. Ce soir, écouteras-tu cette petite voix qui te dit que tu ne dois pas ou feras-tu ton mea culpa après t’avoir mis dans l’embarras?
C’est triste parce qu’avant, tu prenais plaisir à tout ça. Tu participais même à préparer les festivités, et même parfois à confectionner le festin pour les invités.
Cette année, c’est particulier.
Tu es envahie par l’anxiété. Tu ne ressens même plus le plaisir, tu n’as plus envie de rire. Tu es absorbée par tes pensées et cela t’empêche de t’amuser. L’une des meilleures soirées de l’année est devenue, à tes yeux, damnée.
Tu ne le sais pas encore, à cette époque, dans quel tourbillon tu étais plongée. À ce moment-là, il n’y avait pas d’autres possibilités. Effrayée par la simple idée d’avaler, tu t’es oubliée.
Tu ne le sais pas encore, mais tu étais malade. Une maladie invisible qui prend l’emprise de tes pensées.
Tu ne le sais pas encore, mais il se peut même que tu n’étais pas le/la seul(e) affecté(e).
Tu ne le sais pas encore, mais ce n’est pas la réalité. Tu étais affaiblie par la force de ces idées.
Tu ne connais même pas la force qui t’habite. À cette époque, tu la détournais contre toi.
Tu ne sais pas que de parler, de t’exposer, c’est la première étape pour te libérer. Tu ne considères même pas la liberté comme une possibilité. Tu étais enfermée, persécutée par tes propres pensées.
Mais un jour, tu vas te donner le droit d’exister.
Tu ne le sais pas encore, mais tu vas réussir à changer, à t’écouter. Dans quelques années, tu vas recommencer à aimer les festivités, à t’amuser, à jouer, danser, parler, manger, et ce, sans anxiété.
Tu ne le sais pas, mais moi maintenant, je le sais. C’est possible de s’en sortir. C’est possible de s’aimer peu importe ce que le miroir peut te refléter. Le chemin vers la liberté ne sera pas de tout repos, mais je te le dis, ça en vaut la peine, tu en vaux la peine.
N’oublie pas la première étape pour te libérer, c’est d’accepter ta vulnérabilité et d’en parler.
Je te souhaite bonne continuité et quand tu seras prête, je t’invite! Je t’invite aux festivités et devine quoi? C’est moi qui vais cuisiner !
À bientôt,
De Guyane 2021
À Guyane 2016 et à tous ceux qui rencontrent des difficultés.
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