Connaissez-vous Ophiocordyceps Unilateralis ? Ce parasite infeste les fourmis puis prend le contrôle de leur cerveau pour les transformer en véritables petits soldats dociles. Pour moi, l’anorexie est comme ce parasite ; je ne suis plus maître de mes décisions, c’est ce parasite qui l’est. Longtemps, j’ai été une fourmi n’obéissant qu’au contrôle de cet indésirable sans même m’en rendre compte.
Lorsque ma maladie était à son apogée, les médecins ont affirmé que je pouvais mourir dans mon sommeil, donc j’ai dû être hospitalisée de toute urgence. Sauf qu’à ce moment, je me croyais toute-puissante, rien ne pouvait me faire tomber de mon « nuage ». Je croyais que j’avais raison et que tous ceux qui m’entouraient avaient tort, mais je ne pouvais être plus loin de la réalité. Après avoir finalement obtenu ma « libération », le parasite était toujours tapi dans ma cervelle. J’étais devenue complètement éprise de cette sensation de vide au creux de mon ventre. Rien ne pouvait me faire changer d’avis, pas même l’interdiction formelle de faire quelque sport que ce soit ou la menace d’une deuxième hospitalisation.
Ce n’est que récemment que j’ai pris conscience qu’un parasite infeste mes pensées. J’ignore complètement ce qui a provoqué le déclic pour avoir la volonté de m’en sortir : la sensation permanente d’être congelée, l’isolement social devenu insupportable, le nombre considérable d’absences à l’école ou encore un mélange de plusieurs autres facteurs. Toujours est-il qu’aujourd’hui, chaque repas est devenu un combat contre cette maladie exécrable.
J’essaie sans relâche de combattre ce que le parasite me dicte et de reprendre possession de mes pensées. Si pour mes proches, il a été souffrant de me voir dépérir sans pouvoir y changer quoi que ce soit, il m’est tout aussi souffrant de vouloir m’en sortir. Ce n’est que maintenant que je réalise les dégâts que le parasite m’a causés puisque je suis enfin dégringolée de mon « nuage ».
Et toi, prends-tu le temps d’analyser tes pensées et ce qui les nourrissent?
Pour en parler, n’hésite pas à te tourner vers la ligne d’écoute d’ANEB : 1 800 630-0907
– Maéva