Du plus profond de mes souvenirs, je me rappelle que ma mère m’a toujours suggéré de manger sainement, pas trop de sucre, pas trop de gras, pas trop de sel, etc. À l’école, elle m’envoyait comme accompagnements tout ce qui est moins riches en calories comme des fruits, des légumes et des yogourts. Tout le contraire de ce que mes amies pouvaient retrouver dans leur lunch. Mais bon, j’ai commencé à m’y faire.
J’ai commencé mon secondaire dans un programme particulier en danse. Je m’y sentais à ma place mais il y avait de plus en plus une partie de moi qui cherchait à tout prix à me comparer. En 4ième secondaire, le démon mit ses pieds dans ma vie. Ce démon que plusieurs d’entre nous vivant avec l’anorexie, et au courant de notre maladie, appellerons Ana. Ana, deviendra, dans le pire de la maladie, notre meilleure amie.
Plus elle restait à mes côtés, plus mon entourage s’inquiétait de mon teint pâle, de ma maigreur, de mes cheveux « maganés », de ma frilosité. Il faisait 29 degré Celsius et je m’habillais en gros coton et en jogging. Les hospitalisations se sont enchaînées puis c’est cette année, en 2021 que je commence à comprendre le déroulement d’Ana. Elle a essayé de détruire mon adolescence, les amitiés, les relations familiales, les objectifs personnels pour que je vienne ‘à 2 doigts de la mort’.
JE, et moi seulement, déciderai de qui je veux devenir, de quoi je serai satisfaite et de qu’est-ce que j’atteindrai pour mon bien-être personnel.
Chère Ana, je t’ouvre la fenêtre pour faire ta vie loin de la mienne.
– Frédérique
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