Aimer son corps, c’est possible.
À 15 ans, je mangeais un repas par jour, pour atteindre un « idéal ». Je pouvais aussi m’entraîner 7 jours sur 7 dans le même objectif de minceur à tout prix. Mais cet idéal, il m’était hors de portée, parce que peu importe le poids je pouvais avoir, c’était toujours trop, je n’étais jamais satisfaite. J’étais obsédée par la balance et le chiffre qui s’affichait, chaque jour j’espérais qu’il descende quelque peu.
J’étais déprimée au plus haut point, je détestais mon corps et n’étais même plus en mesure d’apprécier ce qu’il pouvait me permettre de faire, soit de vivre et profiter de la vie. Je souffrais aussi de la solitude que cette obsession m’amenait, car lorsque j’essayais de me confier à des amies, on me disait que je n’avais pas à me plaindre, parce que j’étais mince. Elles ne comprenaient pas que je ne me voyais pas ainsi et cela me faisait souffrir d’autant plus que je me sentais anormale et même ingrate, de ne pas savoir “apprécier”. J’ai eu des idées suicidaires durant cette période. Je voulais disparaître, car je ne savais pas comment faire pour trouver une paix intérieure, un début de vrai bonheur.
J’ai dû travailler fort pour me libérer des pensées dénigrantes que j’avais à mon égard, car elles étaient nombreuses, envahissantes. Mais je suis fière de dire qu’aujourd’hui, à 26 ans, tout ça est derrière moi et depuis quelques années maintenant. Oui, c’est sûr, ça a été un travail long, parfois pénible, mais il en valait la peine. Je prends aujourd’hui conscience que ma honte me retenait à aller chercher de l’aide. Si j’avais à recommencer, j’irais consulter, et vite, sans hésitation.
Aujourd’hui, je pèse ce que je pèse, sans savoir combien cela est, et c’est tant mieux.
Je m’entraîne sur une base régulière, mais plus à outrance, pour être bien dans ma tête et pour vivre longtemps et en santé. Je ne suis plus motivée par la minceur. Mon rapport à l’alimentation a aussi changé, pour le mieux. Je mange par plaisir et sans culpabilité. Je suis capable d’apprécier les petits plaisirs de la vie et la souffrance, elle a disparue, les idées suicidaires aussi.
– Anonyme