Vous êtes un père, une mère, un frère, une sœur, un ami, un collègue ou un proche d’une personne qui est aux prises avec un trouble de comportement alimentaire. Vous observez chez cette personne des changements de comportements et des changements d’humeur. Vous avez l’impression de vivre plus de conflits et des difficultés à communiquer sainement avec cette personne. Il se peut bien qu’un nouveau membre « non désiré » soit arrivé au sein de votre famille ou au sein de votre relation. Ce nouveau membre est le trouble alimentaire. Le trouble alimentaire a une voix, un mot à dire.
La voix du trouble alimentaire se présente par des pensées obsessionnelles face à l’alimentation, l’activité physique et l’image corporelle. Elle prend de la place et elle réduit la voix saine de la personne souffrant du trouble alimentaire. La personne vit intérieurement un conflit entre ses deux voix. Elle souhaite être rassurée en effectuant les comportements de la voix du trouble alimentaire, elle. Cependant, elle souhaite aussi arrêter de souffrir.
En tant que proche, la voix du trouble alimentaire n’est pas présente directement dans votre vie, mais elle vient influencer celle-ci. Avoir une personne dans son entourage qui a un trouble alimentaire peut faire apparaitre une nouvelle voix chez le proche. Cette voix sera un nouveau discours intérieur que vous n’avez jamais eu. Elle risque de prendre de plus en plus de place dans vos pensées. Cette voix peut ressembler à de la culpabilité, la honte, l’injustice, la frustration et l’impuissance face au trouble alimentaire de la personne. Le proche peut autant souffrir que la personne qui vit le trouble de comportements alimentaires.
Afin de pouvoir réduire cette voix malsaine et retrouver notre propre voix saine pour mieux outiller notre proche souffrant d’un trouble alimentaire, voici quelques attitudes aidantes :
- S’informer sur les troubles alimentaires afin de mieux les comprendre pour mieux aider la personne;
- Aider la personne à reconnaître le trouble alimentaire en parlant au « je » et en lui reflétant vos inquiétudes. Lorsque vous nommez vos inquiétudes, misez sur des activités que la personne faisait avant, mais qu’elle ne fait plus par exemple;
- Encouragez la personne à consulter une aide professionnelle tout en respectant son rythme;
- Soyez à l’écoute de la personne avec empathie et non-jugement. Faire attention aux conseils;
- Éviter les commentaires concernant l’apparence, le poids ou la nourriture surtout lors des repas. Que les commentaires soient positifs ou négatifs, ils renforcent la voix du TCA;
- Faire une activité après les repas afin de changer les idées de la personne puisqu’elle va vivre un inconfort physique et psychologique face au repas.
- Maintenez vos habitudes alimentaires. Si vous vous adaptez à la personne, vous donnez raison à la voix du TCA;
- Connaissez vos limites et votre rôle auprès de la personne. Vous n’êtes pas un médecin ou un professionnel en santé mentale. Ayez une posture d’accompagnateur;
- Soyez patient et réaliste puisque le rétablissement peut être un chemin long et non linéaire avec des « rechutes ». Il faut garder espoir;
- Prenez soin de vous afin d’avoir l’énergie nécessaire pour aider l’autre. Faites des activités qui vous permettent de recharger vos batteries et d’avoir du plaisir. Vous avez le droit de vous changer les idées. Écrivez les activités qui vous font du bien;
Allez chercher de l’aide pour vous. Le trouble alimentaire n’affecte pas seulement la personne qui vit le trouble, il affecte aussi l’entourage.
Sachez que vous êtes importants pour la personne qui vit le trouble alimentaire et vous avez un rôle à jouer dans son rétablissement.
– Mariane Grégoire, stagiaire en travail social à la Maison L’Éclaircie