La grossesse est un évènement qui peut entraîner son lot de questions… de remise en questions. Avoir souffert d’un trouble alimentaire peut aussi changer notre perception de la grossesse et de la maternité.
Marie-Lou, une précieuse bénévole chez Anorexie et boulimie Québec, qui a donné naissance à une merveilleuse petite fille plusieurs années après s’être rétablie d’un trouble alimentaire, s’est entretenue avec l’une de nos stagiaires. Elle vous parle de ce que lui à fait vivre la grossesse. Si le sujet vous touche, le 29 septembre, à 20h, vous êtes conviés à venir écouter son témoignage et celui de Roxane Gaudette-Loiseau à notre table-ronde Un enfant : Le fruit de mon rétablissement, à 20h, à l’amphithéâtre Justine-Lacoste-Beaubien (Étage A, Bloc 9), au CHU Saint-Justine. Pour vous inscrire : [email protected] .
Faire confiance à son corps
Marie-Lou a effectué plusieurs changements dans sa vie. Son rétablissement l’a amenée à pouvoir vivre de belles expériences, dont la maternité. Toutefois, en devenant maman, certaines craintes ont fait surface quant à sa grossesse. « Je ne me faisais pas confiance et j’avais peur de faire quelque chose qui nuise au développement de mon bébé. En fait, j’avais des doutes sur la capacité de mon corps à construire un être humain.. .». Pour elle, son corps n’avait pas les éléments essentiels pour qu’elle puisse enfanter, et son corps n’était pas capable de se réguler tout seul. « Par exemple, l’acide folique ou les vitamines Materna me ramenaient au fait de prendre des pilules pour maigrir plus vite. Ça me ramenait à la pensée que je ne pouvais pas faire confiance à mon corps si je ne lui donnais pas ce qu’il fallait (pilules). » Marie-Lou a dû faire la paix avec ces pensées accaparantes qui l’empêchaient de vivre pleinement sa grossesse. Elle s’est résonnée à l’idée que son alimentation équilibrée allait lui apporter tout ce qui lui fallait pour bien vivre et qu’elle devait se faire confiance. Décidée à l’idée de lâcher prise, Marie-Lou a constaté que son corps avait des capacités impressionnantes, ce qui l’a amenée à l’apprécier davantage.
Pour elle, les changements physiques ne faisaient pas partie des principaux enjeux. Avoir un enfant représentait une plus grande valeur que les changements qu’elle allait vivre. Toutefois, elle avait une limite au niveau des marques physiques. « Dans ma tête, en utilisant des produits, ça n’arriverait pas. » Elle a réalisé graduellement que peu importe les produits utilisés, c’est le corps qui décide. « Au fond, il faut lâcher prise et faire confiance au corps. » Comparativement à l’adolescence, la balance n’était plus un objet intéressant et la prise de poids ne constituait pas un enjeu de taille pour elle. Par contre, ce qui fut confrontant durant sa grossesse a été l’importance accordée au poids à chaque visite chez le médecin. « À chaque visite, il y avait un verdict seulement en fonction du chiffre et non comment je me sentais (Est-ce que le bébé bouge? Est-ce que je me sens en forme?, etc.) » Marie-Lou a dû s’adapter à la méthode médicale tout en demeurant critique par rapport à cette méthode. « Le fait d’avoir un enfant m’a donné de la confiance en mon corps. On ne contrôle rien et tout se passe bien, le corps est fantastique. »
J’ai appris, je te transmets
Avec tous ses apprentissages au fil des années, Marie-Lou souhaite transmettre ses réalisations et ses valeurs à sa fille. « La principale valeur est l’équilibre. Je veux donner l’exemple à ma fille qu’il est sain de rester actif sans vouloir performer à tout prix. Je voudrais être à l’écoute et attentive aux situations malsaines quant au sport et la nourriture ». Marie-Lou éprouve le désir d’instaurer à sa fille le plaisir de manger et une vision positive de la nourriture. « Je me suis dit que je devais faire confiance à ma fille, et que je dois lâcher prise sur ma peur qu’elle développe une mauvaise relation avec la nourriture. Ma première préoccupation est son bonheur, tant qu’elle rit et qu’elle joue, je ne me poserai pas de question sur son poids. » Avant tout, Marie-Lou insiste sur le fait de ne pas mettre ou se mettre de la pression et de pouvoir parler ouvertement de tout avec sa fille. « Je serai contente si à 5 ans ma fille pourra me dire qu’elle a de la peine, qu’elle exprime ses émotions et qu’elle sache qu’il n’y a pas d’émotions interdites (comme la colère). On veut créer de la sécurité pour elle et l’inciter à se faire confiance. »
Un enfant: Le fruit de mon rétablissement
Le mardi 29 septembre, de 20h à 21h30, vous êtes conviés à assister à la table-ronde gratuite Un enfant: Le fruit de mon rétablissement.
Lieu : Amphithéâtre Justine-Lacoste-Beaubien/ Étage A, Bloc 9, CHU Sainte-Justine, 3175 chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Montréal
Invités:
Roxane Gaudette-Loiseau, comédienne, bénévole et ambassadrice d’ANEB
Marie-Lou Phaneuf, bénévole chez ANEB
Dre Danielle Taddeo, pédiatre et chef de la section de médecine de l’adolescence au département de pédiatrie du CHU Sainte-Justine
Roxane Gaudette-Loiseau et Marie-Lou Phaneuf ont surmonté un trouble alimentaire. Aujourd’hui rétablies, elles ont toutes deux accueilli un bébé dans leur couple. Elles vous démontreront qu’il est possible, suite à la maladie, de mettre au monde un enfant, de lui offrir une vie sereine, et de lui transmettre une relation saine avec son corps et la nourriture.
Dre Danielle Taddeo, pédiatre chevronnée, sera aussi présente à titre d’expert pour répondre à vos questions.
Discussion animée par Catherine Brunet, comédienne et porte-parole d’ANEB.
Merci à ces femmes pour la générosité dont elles font part en partageant leur vécu ou leur expertise!
Je trouve les informations super !
Merci beaucoup pour partager