Il y a le poids réel,
Il y a le poids souhaité,
Il y a le poids santé,
… et il y a le poids naturel.
Plusieurs personnes se tournent vers l’IMC (indice de masse corporelle) afin de savoir dans quelle proportion elles sont à leur poids santé. L’IMC est un indice utilisé pour calculer le rapport du poids avec la grandeur d’un individu. Une lacune importante de cet indice est qu’il ne prend aucunement en compte l’ossature ni la masse musculaire de la personne, deux des facteurs très importants à considérer lorsqu’on parle de poids. Ainsi, depuis quelques temps, les professionnels de la santé délaissent cet indice afin de se centrer sur le poids naturel.
Le poids naturel représente NOTRE poids. Celui qui se stabilise sans régime, sans restrictions et avec l’exercice nécessaire pour rester en forme physique et mentale. C’est le poids auquel notre corps se sent bien. Quoique nous fassions, après nos efforts effrénés pour atteindre le poids souhaité, c’est toujours lui qui revient.
Le naturel revient au galop, dit-on…
Les inquiétudes liées au poids amènent souvent une question récurrente en thérapie : que « devrait-on » manger ? Ma réponse est toujours la même. Aussi bien qu’après quelques semaines, un simple sourire permet aux clients de répondre par eux-mêmes : « ce dont j’ai envie, tu as raison ». Et ouf ! que c’est soulageant de manger ce dont on a envie ! C’est ce qui s’appelle satisfaire notre faim sensorielle. Avez-vous remarqué que de ne satisfaire que sa faim physique ne suffit souvent pas ? Que même après le repas, nous avons encore « faim » ?
On se dit alors que ça ne se peut pas. Nous avons mangé une portion « normale », nous devrions donc ressentir notre satiété. Pourtant, nous avons encore faim ? Oui ! Nous avons encore faim « sensoriellement ». Nos goûts n’ont pas été satisfaits, ce qui nous donne une fausse impression de ne pas être comblés. En fait, ce n’est pas une fausse impression ; nous n’avons pas satisfait notre sens du goûter.
En quoi le fait de respecter nos goûts va stabiliser notre poids ?
1) En arrêtant de mettre l’accent sur le poids. Oui, il faut arrêter de penser en fonction du poids. Mettre l’accent sur les plaisirs de la vie, sur le bonheur et sur l’acceptation de soi. Redécouvrir les plaisirs de savourer les aliments.
2) En mangeant quand on a faim, et en arrêtant lorsque nous sommes rassasiés. Quel bel apprentissage ! Peut-être avez-vous des messages parentaux en tête : « ne mange pas entre les repas », « arrête de manger des chips et du gâteau », « fini ton assiette », etc. Saviez-vous qu’instinctivement, nous naissons avec la capacité de respecter nos signaux de faim et de satiété, et que nous développons de mauvaises habitudes qui détruisent cet instinct ?
Manger quand on a faim, c’est essentiellement trois repas et de deux à trois collations par jour. Cependant, il est important de retenir qu’il n’existe pas un canevas rigide pour l’ensemble de la population. Il faut donc faire confiance à nos signaux de faim et de satiété. Par conséquent, il peut être utile de développer certains outils concernant ces signaux. Le prochain billet traitera spécifiquement de ce sujet.
3) En donnant aux aliments la place qui leur revient. Le but recherché est d’atteindre une diversité, un équilibre alimentaire, sans restriction.
Certains diront : « oui, mais moi j’engraisse facilement. Si je mange un bol de chips, le soir même, je pèse deux livres de plus, je dois donc faire «attention ». Je ne peux manger à ma faim ou selon mes désirs. ».
Mythe ou réalité peut-on engraisser facilement?
RÉPONSE : MYTHE. Le poids reste relativement stable, lorsque ses besoins sont respectés. Il est important de se rappeler que le poids varie tous les jours et ce, jusqu’à 5 livres, dépendamment de l’absorption récente de nourriture ou de liquide, de la digestion, la sudation, etc. Les effets de nos activités et choix alimentaires se calculent donc sur une longue période, voire plusieurs mois.
En terminant, les personnes qui mangent à leur faim, qui écoutent leurs besoins et respectent leur corps sont à leur poids naturel… qu’il représente un chiffre souhaité ou non.
Le poids naturel. C’est la raison pour laquelle j’ai arrêté de vouloir perdre les fameuses 5 livres qu’il me « reste ». Je pèse X livres en mangeant ce que je veux, quand je veux, en faisant la quantité de sport dont j’ai besoin pour me sentir heureuse. Mon corps se plaît à ce poids. Pourquoi lui imposerais-je des restrictions pour satisfaire mon envie de voir le chiffre baisser? Je me maintiens depuis avril, sans faire d’efforts, parce que c’est ÇA que mon corps VEUT peser.
Bravo !! Et merci pour ce beau témoignage 🙂
Je vis un éternel combat contre l’anorexie diagnostiquée il y a 30 ans. Dès l’âge de 16 ans, on m’hospitallisa pour une période de 6 mois et demi, suite à un coma d’une durée de 2 semaines. Ce coma fût causé par mon poids trop en dessous du poids santé. Les médecins avaient averti mes parents que je ne survivrais pas étant donné la détérioration que trop avancée de ma maladie. J’ai, par la suite connu maintes et maintes rechûtes à chaque fois qu’un gros stress ou choc émotionnel survenait. Je n’ai jamais eue l’occasion de suivre des thérapies concernant cette maladie malheureusement, car durant le début des années ’80 ici on ne connaissait que très peu l’anorexie dévastatrice contre laquelle je me me battais. J’ai donc passé une grosse partie de ma vie à me restreindre ou autres envers cet ennemi : la nourriture ainsi que ma fameuse vision déformée qui me donne la malencontreuse occasion de percevoir mon corps telle une grosse masse de graisse qui devrait disparaître, voir devenir transparent! Je vous remercie infiniment pour cet article FORT intéressant qui m’a ouvert les yeux et m’a soulagée face à moi-même. Je crois être pour de bon sur le chemin de la guérison de l’anorexie, réalisant que trop bien tous les dégas qu’elle provoque sur le corps. Elle tue littéralement à petit feu et j’en suis la victime qui se transforme lentement en une nouvelle personne qui s’aime de plus en plus. Je vais mettre en pratique les points dont vous énumérez à merveille à travers vos écrits. C’est la première fois que je me sens aussi rejointe par des conseils nutritionnels tels les vôtres! Vous m’avez grandement aidée simplement par cette prise de conscience à nouveau que j’ajoute à mes outils afin de vaincre cette horrible maladie dont je ne souhaîte à personne! Bravo encore et merci de me lire!!!
Bonjour et merci pour ce beau témoignage. Je suis fort heureuse que mon texte vous rejoigne et vous aide. N’hésitez pas à consulter un professionnel afin de vous épauler dans votre démarche. Courage 🙂
Bonjour, je me demandais si c’était possible qu’un poids naturel soit dans un IMC dit ‘surpoids’ ? Ça m’inquiète pas mal.. j’aimerais beaucoup avoir votre avis. Merci
Ça se pourrait. En fait, le poids naturel, c’est le poid auquel notre corps se sent bien, si l’on écoute ses signaux et si l’on a des habitudes équilibrés.
Merci beaucoup beaucoup de ces informations! Depuis le confinement, j’ai pris 25 livres en mangeant à ma faim et la je panique un peu à voir ce chiffre si élevé sur la balance. Je me rends tranquillement compte que mon emploi « au bureau » était tellement rapide que je ne me rendais plus compte de mes signaux de faim et que mon fameux poids idéal (dans ma tête) ne l’était pas trop en fin de compte. Le plus grand signe que mon corps est heureux est que j’ai monté un appareil trop lourd, en pleine canicule, de trois étages et je n’ai pas eu l’impression que j’allais perdre connaissance comme avant au petit poids.
A bas les IMC génériques!! Je vais revenir vous lire ça me permet de me sentir moins seule.
Bonjour très beau témoignage, ça fait du bien de vous lire. Je viens de terminer une thérapie de 9 mois. Souffrant d’anorexie depuis une quarantaine d’années,je trouve difficile de prendre du poids. Je me regarde dans le miroir, je me pèse et c’est un supplice. J’ai de la difficulté à accepter ce nouveau corps…. à l’aimer.
Bonjour Josée,
Merci de nous lire et de nous partager votre témoignage également. Vivre avec un trouble alimentaire n’est pas facile et sachez que nous sommes là si vous avez besoin de soutien, d’écoute ou de ressources à travers les différentes étapes que vous traversez. Voici les services par lesquels vous pouvez joindre les intervenant.es :
– Nous avons une ligne d’écoute & de références (gratuite et confidentielle) qui est disponible de 8h AM à 3h AM. Vous pouvez nous rejoindre au 514-630-0907 (Région de Montréal) ou au 1 800 630-0907 (ailleurs au Québec).
– Nous avons un service de texto via lequel vous pouvez parler à un·e intervenant·e en textant au 1 800 630-0907 entre 11h et 20h du lundi au vendredi.
– Nous avons un service de clavardage qui est disponible de 16h à minuit du lundi au vendredi et de midi à 21h la fin de semaine. Vous pouvez y avoir accès en suivant ce lien : https://anebados.com/clavardage/
Prenez soin de vous 🙂