Le yoga connaît une ascension fulgurante depuis plusieurs années.
Reconnue pour ses bienfaits sur la santé physique et mentale, qu’en est-il plus spécifiquement pour les personnes ayant un trouble du comportement alimentaire (TCA)? Qu’est-ce que le yoga peut leur apporter et en quoi cette pratique peut leur être bénéfique durant cette pandémie ?
Avant de répondre à ces questions, commençons d’abord par définir le yoga.
« Yoga » est un mot sanskrit qui veut dire « union du corps et de l’esprit »; le yoga nous rappelant que ces deux éléments ne sont pas distincts mais qu’ils font partie d’un tout. Il n’est pas un exercice ; le pratiquer va au-delà des postures et facilite une meilleure compréhension de soi et de ses besoins, physiques comme émotionnels. Lorsque je dis que cette pratique va au-delà des postures, c’est qu’elle comprend 8 branches : les principes éthiques (yama – nos actions envers autrui, et les niyama – nos actions envers nous-même, pour favoriser la paix intérieure), les postures (asana), le souffle (pranayama), la concentration (dharana), la méditation (dhyana), et l’état d’union (samadhi). C’est pour cela que nous disons « une pratique de yoga » ; elle se présente sur et en dehors du tapis.
Sans verser dans un cours détaillé de philosophie du yoga (n’ayez crainte!), j’attire votre attention au premier yama: ahimsa. Souvent traduit par l’expression « non-violence » ou « non-jugement », une définition qui m’a été enseignée et que j’applique est « douceur ». Ahimsa invite à la douceur envers soi par les pensées et le comportement. En étant d’abord bienveillant envers soi, nos actions et notre attitude envers nous-même seront différentes et aideront à avoir une meilleure compréhension de l’autre et de sa réalité. Il y a d’autres principes éthiques, bien entendu, mais ahimsa englobe tous les autres. Ahimsa est la fondation d’une pratique de yoga.
Plus spécifiquement, pratiquer le yoga régulièrement favorise la présence d’ahimsa en dehors du tapis. Cette pratique peut être positive pour une personne vivant avec un TCA et particulièrement lorsqu’on vit dans un temps de grand bouleversement comme une pandémie. Le yoga n’est pas axé sur la performance ; elle accueille plutôt un esprit de lâcher prise. Tous ces éléments peuvent contribuer à une meilleure compréhension de ses besoins alimentaires, une perception de soi plus positive et ils peuvent nous conscientiser à faire preuve de bienveillance envers ses actions.
Par où commencer?
Un des grands bienfaits du yoga est qu’il requiert peu d’équipement et peut être pratiqué seul! Il suffit d’un tapis de yoga ou d’un tapis d’exercice, si c’est ce qui est à votre portée. Portez des vêtements confortables (je le fais en pyjama!) permettant les mouvements fluides.
Il existe tellement de styles de yoga qu’il peut être facile de s’y perdre. Je vous suggère d’abord d’essayer différents styles pour voir ce qui vous convient. Je commencerais par le yoga classique, yin, doux ou hatha.
Le contexte actuel de la crise sanitaire ne permettant pas de faire des cours en studio, vous avez néanmoins l’occasion de naviguer les différentes options offertes en ligne, sur YouTube ou la programmation virtuelle des studios de yoga. De plus, la majorité des studios offrent la possibilité de suivre des cours privés guidés par un professeur qui saura adapter le cours selon vos besoins. Tel que mentionné plus tôt, le yoga est tellement populaire que vous connaissez probablement quelqu’un qui le pratique: posez-leur des questions, suivez des cours en ligne ensemble et rencontrez-vous par après par visioconférence pour jaser. Une belle excuse pour se rassembler… virtuellement!
Mais surtout, demeurez à l’écoute de vous et de vos besoins, et en pratiquant le yoga, vous développerez une meilleure acuité et trouverez non seulement le yoga qui vous convient, mais un style qui vous aidera à maintenir un sentiment de bien-être, à n’importe quel moment mais surtout en ces temps plus difficiles.
– Johanne Watts, professeure certifiée de yoga et méditation