Tu as vu comme elle a engraissé? Tu es bien belle, as-tu perdu du poids? Regarde-moi… il est temps de me prendre en main! La question du poids se retrouverait-t-elle trop souvent au cœur de vos conversations?
Au Québec, 62% des femmes disent ressentir une pression sociale pour être mince et perdre du poids . Cette pression provient en partie des normes de beauté irréalistes de notre société, mais également des préjugés et commentaires sur le poids, forts répandus au sein de la population. Selon une étude, 38% des jeunes filles affirment avoir reçu des commentaires négatifs sur leur poids de la part de leurs frères et sœurs, parents ou amis . Cette donnée est alarmante, sachant que de tels commentaires peuvent être destructeurs et miner l’estime de soi des jeunes.
T’es bien belle, as-tu maigri? Ce commentaire n’est pas fait avec de mauvaises intentions. Il peut pourtant initier une insatisfaction corporelle. Une personne déjà préoccupée par son poids y verra la confirmation qu’il faut être mince pour être aimée et valorisée, en particulier si elle n’a pas l’habitude de se faire complimenter! Elle sentira qu’elle prend la bonne voie en tentant de perdre du poids et ce, peu importe le moyen utilisé. Dans un récent sondage mené auprès d’adultes québécois, des participants affirmaient que les commentaires négatifs sur leur poids les avaient amenés à se mettre au régime et, dans certains cas, à manger compulsivement . Ultimement, les commentaires sur le poids peuvent faire partie des éléments déclencheurs de troubles de l’alimentation.
Ce qui est le plus insidieux, c’est que les commentaires sur le poids peuvent blesser même s’ils ne nous sont pas adressés. Tu as vu comme elle a engraissé? Elle se laisse vraiment aller. En entendant un tel commentaire de la bouche de son conjoint, une femme peut se dire : Que pense-t-il de moi? Me laissera-t-il si je prends du poids un jour? Un enfant peut comprendre qu’il ne faut surtout pas qu’il prenne du poids, de peur de décevoir ses parents. Pris isolément, ces commentaires peuvent avoir l’air inoffensif, mais ils sont si nombreux qu’ils créent sur nous une immense pression pour correspondre aux standards de beauté de notre société.
L’organisme ÉquiLibre ainsi qu’Anorexie et Boulimie Québec vous invitent à relever un défi de taille : passer une semaine sans parler de poids! La semaine « Le poids? Sans commentaire! », inspirée de la Fat Talk Free® Week de l’organisme Tri-Delta, aux États-Unis, aura lieu du 12 au 16 novembre 2012. Visitez le www.lepoidssanscommentaire.ca pour découvrir un blogue qui saura alimenter votre réflexion, ainsi que des contraventions d’estime que vous pourrez vous attribuer ou distribuer à votre entourage. Peut-être serez-vous surpris de constater la place qu’occupent le poids et l’apparence dans vos discussions!
Fannie Dagenais, Dt. P., M. Sc.
Directrice générale
ÉquiLibre
Josée Champagne, TS. MSS
Directrice générale
Anorexie et Boulimie Québec
Quelle bonne idée. Une semaine sans parler de poids va définitivement nous faire réaliser jusqu’à qu’elle point nous parlons de poids. Je m’engage dans l’exercice. Merci… ca va sûrement m’aider.