En guise d’introduction, laissez-moi vous raconter une anecdote en commençant par une équation mathématique simple: consommatrice compulsive + vente 70% = je m’achète un maillot de bain essayé trop rapidement dans la salle d’essayage. Rendue à la maison, je le réessaie… Le bas est trop petit… Je vais donc sur les réseaux sociaux regarder des portraits de filles en bikini pour voir comment c’est supposé « fiter » et essayer de me convaincre qu’il me fait. Évidemment, en tant qu’étudiante en sexologie, je commence à analyser les photos et à faire des discours en m’exclamant : « Ça pas de bon sens! »
La pression liée au poids nous envahie!
L’image corporel est un sujet qui me tient à cœur et qui m’atteint de plus en plus et ce, de façons positives et négatives. Je suis là à critiquer ces images de femmes avec leur ventre plat et leurs cuisses sans poils, sans vergetures et qui ne se touchent pas. Je les critique parce que ce n’est pas nécessairement la réalité. Ces filles, soient qu’elles sont génétiquement faites comme ça, soient qu’elles s’entraînent souvent pour pouvoir ressembler à ça, ou soient qu’elles sont « photoshopées ». Ce qui me met hors de moi est que ces photos sont accessibles beaucoup trop facilement. Combien de fois ai-je vu passer sur ma page facebook des photos avant-après de filles en brassière de sport montrant leur « 6 packs » ? Le pire dans tout cela, c’est qu’avant, elles avaient un poids normal, mais il y a toujours cet idéal de ventre plat à atteindre. Ce qui me frustre encore plus c’est que nous en sommes toutes coupables! Tout le monde (et je dis bien tout le monde) autour de moi se plaint de leur poids : « Je vais moins manger aujourd’hui parce que je me sens gonflée », « Ouf! Demain je vais aller faire de l’exercice pour compenser tout ce que j’ai mangé aujourd’hui », « Ah Cass, je ne suis tellement pas bien ! J’ai mangé trop de crème glacée et là je suis ballonnée ». Je l’avoue, je suis la première à dire des choses de la sorte, mais, chères femmes, il est normal de ne pas avoir un ventre comparable à une planche à repasser après avoir mangé. Selon moi, et c’est en écrivant ce billet que je me conscientise moi-même, c’est un signe de santé ! Soyez heureuse parce que vous vous êtes fait plaisir en mangeant une barre de chocolat. Considérez-vous chanceuses de vous sentir rassasiées parce que vous avez bien mangé. J’entends aussi souvent des filles se plaindre qu’elles ont trop de hanches. À cela je réponds qu’il est normal d’avoir des hanches et des formes. Notre corps est fait pour supporter un petit être qui se développer. La nature est bien faite, acceptons-le et arrêtons de se lamenter!
Et les jeunes dans tout ça?
Il est simple de comprendre pourquoi nous agissons de cette façon : nous avons accès à des images sans même le demander. Nous sommes bombardées d’idéals de fausses beautés. Ce qui me fait peur lorsque je regarde cela, ce sont ces jeunes adolescentes qui s’identifient à ces mannequins du Victoria Secret. Je suis consciente de la situation et ça m’atteint quand même, alors imaginez à quel point ces jeunes encore naïves peuvent être atteintes d’une mauvaise façon. Je me questionne sur les moyens que nous devrions prendre pour remédier à la situation ou, du moins, sensibiliser les adolescentes. Est-ce que, par exemple, les parents devraient leur interdire d’aller sur les réseaux sociaux ? Je pense que non. Effectivement, les nouvelles générations sont ancrées dans la technologie, alors mieux vaut travailler avec ! Il suffit de leur expliquer que ces images ne sont pas nécessairement un portrait de la réalité, que souvent, elles sont modifiées (vidéo intéressante à cet effet: https://www.youtube.com/watch?v=17j5QzF3kqE). Pour les mères, montrez à votre fille que vous êtes bien dans votre corps, que vous acceptez vos vergetures, car elles vous rappelle votre grossesse, que tous ces changements corporels sont signes d’un bel accomplissement et qu’ils sont normaux. Bref, nous avons toutes le devoir de leur faire part de la réalité pour que lorsqu’elles vont faire défiler ces images de stars sur leur téléphone, elles soient conscientes de la vérité.
Cassandra Radeschi, étudiante au bacc. en sexologie et bénévole à ANEB
Cette pression sociale est très présente certes, mais pas seulement chez les filles! De plus en plus d’hommes, jeunes hommes, adolescents ressentent cette pression. Il faut être a l’affut et effectivement sensibiliser les enfants, adolescents par rapport aux idéaux véhiculés par les médias sociaux.