Le 12 août prochain marquera la journée internationale de la jeunesse (les 15-24 ans). L’objectif de cette journée est de promouvoir le Programme d’action mondial pour la jeunesse qui encourage l’action en faveur des jeunes dans dix domaines prioritaires, dont la santé. J’aimerais penser à cette journée comme à une fête où serait célébrées la beauté de la jeunesse, sa force et sa détermination. Cependant, parler de jeunesse amène inévitablement une discussion autour de ses vulnérabilités et de ses grandes inquiétudes. L’adolescence est une période définitive et quiconque l’a traversée sait à quel point ce peut être difficile.
Saviez-vous qu’environ 60 % des jeunes de 13 et 16 ans sont insatisfaits de leur image corporelle alors que la majorité d’entre eux ont un poids adéquat pour leur taille et leur âge voire même inférieur?
Saviez-vous qu’environ la moitié des jeunes sautent des repas dans le but de maigrir ou de contrôler leur poids, et environ le quart jeûnent toute une journée pour les mêmes fins ?
Saviez-vous que les jeunes ayant une image corporelle négative ont une perception déformée de leur apparence et des différentes parties de leur corps ?
Saviez-vous que les filles sont plus insatisfaites de leur apparence générale que les garçons et que cette insatisfaction est plus prononcée chez les femmes caucasiennes ?
Qu’est-ce que l’image corporelle ?
L’image corporelle est une représentation mentale et donc, une perception cognitive et affective, que l’on se fait de notre propre corps. Elle se développe au cours de la vie, à travers nos relations sociales et se modifie aussi avec le temps. Aimer son corps et se sentir bien dans sa peau sont deux exemples d’image corporelle saine. L’image que nous renvoie le miroir peut être déformée par nos pensées, émotions, sentiments et croyances, et peut résulter en une image corporelle non satisfaisante. Nous parlons alors de sentiments d’insatisfaction corporelle. Cette perception de notre image corporelle est le facteur le plus déterminant en ce qui a trait à l’estime de soi (plus que le poids réel) (Perron et al., 1999; Seidah et al., 1997 ; Blackburn et al., 2008).
Pourquoi s’inquiéter d’une insatisfaction liée à l’image corporelle ?
L’insatisfaction corporelle peut mener le jeune à adopter une relation malsaine avec son corps et la nourriture. Ainsi, certains jeunes pourront être portés à entamer une diète, à s’entraîner de façon excessive ou à prendre des produits amaigrissants ou produits pour augmenter la masse musculaire dans le but d’améliorer leur apparence, dans l’espoir de se sentir mieux, d’être plus heureux.
Sachant que les diètes mettent les personnes à risque de développer un trouble alimentaire, cette insatisfaction est d’autant plus inquiétante. Malheureusement, peuvent s’ajouter un état anxieux et/ou dépressif et inévitablement une faible estime de soi. Finalement, règne le risque que cette insatisfaction perdure à l’âge adulte (Neumark-Sztainer et al., 2009; Paxton et al., 2006; Stice 2002; Stice & Bearman, 2001; Tiggemann et al., 2005).
Comment augmenter la satisfaction de son image corporelle ?
Bouger pour le plaisir ! Que ce soit en prenant une marche entre amis, avec son chien, en jardinant, en prenant des cours de yoga, d’aquaforme ou en pratiquant n’importe quelle autre activité, en autant qu’elle apporte du plaisir.
Prendre soin de son corps en apprivoisant ses sensations physiques de différentes façons : prendre un bain, se faire masser, faire une sieste. Lorsqu’on se sent bien physiquement, il est plus facile d’aimer son corps et d’en profiter.
Développer son esprit critique à l’égard des images de corps parfaits véhiculées dans les médias (Derrière le miroir, on s’la joue).
S’informer des risques reliés au contrôle de son poids (ASPQ et ÉquiLibre).
Développer le plaisir de cuisiner et de manger en famille et entre amis. Découvrir des nouvelles saveurs, odeurs et textures.
Porter des vêtements qui nous représentent et dans lesquels on se sent bien. Faire un don avec les vêtements trop petits ou trop grands contenus dans notre garde-robe.
Se concentrer sur nos qualités, les parties de notre corps que l’on aime et sur ce qu’il nous permet de faire plutôt que sur nos défauts et les parties que l’on aime moins.
Promouvoir le respect des divers formats corporels et s’impliquer en signant la Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée.
La Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée a été lancée le 16 octobre 2009 à Montréal. Elle a pour objectifs de promouvoir une image corporelle saine et diversifiée, de favoriser l’engagement des milieux concernés et d’encourager la mobilisation de la société autour de l’image corporelle, des problèmes liés à la préoccupation excessive à l’égard du poids, de l’anorexie nerveuse et de la boulimie.
Et vous, quelle image vous renvoie votre miroir ?
Sources :
http://www.anebquebec.com/html/fr/intervenants/outils_educatifs.html
http://www.anebquebec.com/aneb-ados/html/fr/informe/imagecorporelle.html
http://www.biendanssapeau.ca/print.asp?node=16&lang=fr
http://www.biendanssapeau.ca/gestion/pdf/Brochure_savoir.pdf
http://cegepjonquiere.ca/media/ecobes/EstimeEtIC_SiteWEB.pdf
http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/whsr-rssf/pdf/WHSR_Chap_4_f.pdf
http://www.journee-mondiale.com/24/12_aout-internationale_jeunesse.htm
www.nationaleatingdisorders.org
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