-Alors ma chouette, les livres que tu as prises en Italie, tu vas les perdre ou je t’achète des jeans plus grands ? Ils ne s’attachent plus.
C’est ce que m’a dit une costumière lors d’un essayage pour un tournage.
-QUOI ? Tu ne le réalises peut-être pas, mais ça me blesse ce que tu me dis. Puis-je te demander un peu plus de délicatesse dans tes propos, stp ?
C’est ce que j’aurais aimé répondre.
À la place, je n’ai réussi qu’à esquisser un sourire niais, faible. Puis, j’ai promis de les perdre à la vitesse de l’éclair.
Cette journée là, je suis allée directement au gym et j’ai pédalé- comme une folle, à bout de souffle. L’estime blessée. Au bout d’un temps interminable, je me suis arrêtée d’un coup sec. J’ai réalisé que je me démenais pour des raisons fort malsaines. Je pédalais pour plaire à qui? À une paire de pantalon ? À elle ? Ou à moi ?
Qu’est ce qu’une foutue paire de jeans représente? C’est tellement objectif quand on y pense. Est-ce qu’un nombre « X » sur une étiquette de jeans garanti le bonheur ? Y a-t-il un « Lucky number » ? À quand je crie bingo et gagne le prix de la soirée ?
J’ai aussitôt ramassé mes choses et quitté le gym, l’esprit en réflexion. Tristounette.
À la maison, j’ai parlé de cette aventure à mon mari. Il a flatté mes cuisses et m’a dit qu’à ses yeux, je n’avais jamais été aussi belle. J’étais soulagée et heureuse comme dix. Nous nous sommes remémorés notre voyage de plusieurs semaines en Italie. Les repas que nous avons partagés, concoctés par la Mama Italienne du petit village où nous étions. Les vins aux arômes de la région. Les fous rires échangés au moment de l’apéritif. J’ai découvert des saveurs là-bas que je ne retrouverai peut-être jamais ici. J’ai aimé chaque seconde de ce voyage.
Mon corps est un grand sage (pour le bien de la cause, on pourrait le surnommer YODA, disons !!), il sait ce qui est bon pour moi. Si je le prive de nourriture ou si je lui fais faire de l’exercice excessif, je le mettrai en état de choc. J’en paierai peut-être le prix de ma santé. Alors pour les semaines à venir, j’irai au gym POUR LE PLAISIR et je mangerai à ma faim, sans privation. Seul mon corps décidera de ce qu’il fera de ses souvenirs d’Italie à ma taille. Souvenirs que j’embrasse à cœur joie.
Ami et sage Yoda, je t’aime comme tu es et je choisis, aujourd’hui, de te faire confiance ;-).