Dans mon dernier billet, j’abordais la pression de performance et de réussite. Pour y faire suite, j’ai envie d’explorer un sujet tout simple et pourtant si important au quotidien : le plaisir. En effet, quand la performance occupe une part importante de notre vie, notamment si elle y devient omniprésente, il peut être utile de se poser la question : où est le plaisir?
Se peut-il que des activités plaisantes soient devenues des obligations? Que des moments qui ont déjà été agréables se soient transformés en une pression de performer?
Certains peuvent en venir à occulter le plaisir, voire à littéralement le soustraire de leur vie. Cette restriction de moments agréables occasionne cependant plusieurs conséquences néfastes. On peut observer une diminution de notre motivation, une diminution de notre énergie, se sentir davantage déprimé… Bref, ne pas se permettre de ressentir de plaisir entraîne des effets nuisibles à notre santé psychologique.
Lorsque l’on souffre d’un trouble alimentaire, il est possible que des moments auparavant agréables se soient métamorphosés en supplice : apprécier un repas entre amis, faire du sport, cuisiner, etc. Cette restriction de plaisir peut s’étendre graduellement à d’autres sphères du quotidien, donnant l’impression de ne plus avoir d’intérêts ni de loisirs.
Si l’on réalise que le plaisir est devenu absent de notre vie, il importe de s’arrêter pour se questionner :
-Qu’est-ce que j’aime?
-Quels sont mes intérêts?
-Qu’est ce qui me procure du plaisir?
Lorsque l’on s’est éloigné de ce que l’on aime depuis longtemps, il est possible que le chemin du retour vers le plaisir nécessite quelques essais-erreurs. Il faut prendre le temps de se familiariser avec la sensation du plaisir, notamment en tenant la culpabilité aussi loin que possible. Ne pas s’imposer de délais ou d’objectifs à atteindre, mais simplement apprécier le moment. Si j’aime la lecture, par exemple, je me réserve un moment pour lire un livre que j’apprécie, sans regarder l’horloge constamment. Si j’aime danser, je n’ai pas à être la meilleure de la classe pour l’apprécier. Si j’en suis incapable, une petite jasette avec moi-même s’impose pour arriver à me concentrer sur ce que j’aime. Je peux, par exemple me concentrer sur le mouvement de mon corps ou sur ce que la musique me fait vivre. Si c’est plutôt le yoga qui m’allume, je ne veux pas être la plus belle de la classe, mais plutôt vivre un moment relaxant et agréable avec moi-même.
Peu importe son intérêt, il faut parfois se parler pour arriver à se permettre des moments de plaisir. Dites à votre culpabilité d’aller faire un tour, du moins pour ce moment. Trouver de nouveaux centres d’intérêt peut également être stimulant et nous permettre de découvrir d’autres facettes de soi.
Avoir du plaisir est non seulement agréable, c’est essentiel à l’équilibre psychologique. Loin d’être égocentrique, comme certains le croient, s’accorder des moments de plaisir relève plutôt d’un choix sain qui favorise la santé intérieure.
Lorsque l’on souffre (ou que l’on a souffert) d’un trouble alimentaire, certaines activités peuvent cependant représenter un grand défi avant de redevenir plaisantes, comme savourer les aliments, apprécier un repas entre amis, s’entraîner sans pression, etc. Pour y parvenir, il peut être aidant de chercher une aide professionnelle.
Pour conclure, je vous prescris donc une bonne dose de plaisir quotidienne… renouvelable chaque jour!