C’est mon trentième été. Plus question d’avoir la cuisse gênée.
Qu’est-ce que la cuisse gênée? C’est une cuisse qui a vu apparaître certains changements depuis les dernières années. Sa couverture est devenue un peu moins lisse et ferme. De petites lignes mauves sont tranquillement plus visibles. Bref, la cuisse est devenue timide et se garde une petite réserve lorsque le temps devient beau et chaud. La montrer, la cacher? Telle est la question.
À cela je réponds : « À trente ans sonnés, cuisse, tu vas t’assumer! ».
Disons les choses franchement, la cellulite a signé sur mes cuisses un contrat pour plusieurs années. Elle est sans aucun doute là pour rester. Elle aurait pu m’aviser avant de s’incruster, mais la nature en a décidé autrement. Elle était là, pénarde, à s’installer subtilement. Et puis un jour, bam! Je me regarde en maillot sous un très mauvais éclairage (ça se passe toujours comme ça) et je fais la moue en constatant que j’ai la cuisse qui « rabote ». Timide, ma cuisse se questionne lorsque j’ose la montrer en portant des « shorts ». En marchant je la regarde parfois bouger. Est-elle trop tremblotante? Est-ce que son allure de cuisse-pas-super-bronzée-aucune-retouche-de-magazine est acceptable pour le grand public?
Mais ma cuisse n’est pas que cellulite et petites veines mauves. Ma cuisse s’entraîne beaucoup. Elle marche, court, pédale, force, endure. Elle s’en tire pas mal côté performance. Elle est coquine. Elle aime prendre un peu de soleil et avoir un petit teint. Pourquoi la privée de se plaisir? Elle n’est pas parfaite ma cuisse, mais elle est ce qu’elle est. C’est l’été pour elle aussi, elle a le droit de se montrer!
Une cuisse qui n’a pas passé chez « photoshop », c’est une cuisse vivante. Elle bouge et a ses propres traits. Et quand bien même qu’elle n’est pas lisse et parfaitement teintée, elle ne doit pas se cacher pour autant.
À mes amies qui ont décidé qu’une cuisse vivante était une cuisse montrée, qui défie la pudeur de la cuisse mature, moi je vous trouve belles, fortes, assumées!