Les restrictions alimentaires ne datent pas d’hier. C’est peut-être la raison pour laquelle on trouve normal qu’un ami, un collègue ou un membre de notre famille nous annonce qu’il a décidé d’adopter une nouvelle alimentation dont le principe de base est de retirer un groupe d’aliments ou un type d’aliments spécifiques. Personne ne s’en surprend, au contraire, on a parfois envie d’adopter aussi cette nouvelle alimentation surtout si on nous en vente les mérites. Et on le fait souvent sans même se poser de question sur notre motivation et nos attentes face à ce retrait d’aliments. D’où proviennent nos envies de modifier notre diète au gré des modes et tendances? Est-ce bénéfique pour notre corps de faire l’exclusion de certains aliments?
Les croyances associées à l’alimentation ont toujours fait partie de notre environnement culturel. Bien qu’il puisse être difficile de déterminer à quel moment elles sont apparues, on croit que les aliments évités et interdits pourraient être associés à une méfiance par rapport à l’aliment en question, dont la consommation serait « contre la nature de l’homme ». Les croyances alimentaires, même les plus farfelues, seraient associées à une véritable inquiétude de l’humain. La nature inquiète de l’humain serait donc responsable des habitudes ou des tendances alimentaires comme les régimes restrictifs populaires? Peut-être bien, c’est une hypothèse intéressante. Mais peu importe l’origine exacte de ces régimes restrictifs, il ne faut pas oublier que les principes sur lesquels ils sont fondés sont rarement basés sur des évidences scientifiques.
Comment ces croyances et régimes deviennent-ils populaires?
Les médias traditionnels ou virtuels contribuent grandement à la « propagation » de ces régimes. En effet, on constate trop souvent que la mauvaise information sur l’alimentation circule beaucoup plus vite que la bonne information! Il faut donc toujours rester vigilent quant à l’information que l’on retrouve sur Internet, mais également dans les journaux, à la télévision et aussi l’information qui provient de notre entourage (amis, collègues, « faux » professionnels de la santé, etc.). Garder un esprit critique face à toute cette information et s’informer correctement auprès des spécialistes qualifiés est essentiel pour éviter d’adopter des comportements qui pourraient nuire à notre santé.
Mais revenons à nos restrictions. À moins de devoir suivre une diète particulière pour des raisons de santé (ex. : diabète, maladie cœliaque, allergie alimentaire sévère), il est rarement bénéfique pour la santé de retirer certains aliments de son menu. Comme notre corps a besoin d’une multitude d’éléments nutritifs pour bien fonctionner, restreindre un groupe d’aliments pourrait causer des carences et nuire à notre santé physique. Ces restrictions peuvent aussi nuire à notre bien-être psychologique et avoir un impact négatif sur notre relation avec la nourriture et sur le plaisir de manger et de partager nos repas en famille ou avec des amis, dans un cadre agréable et détendu. N’oubliez pas que la « diète » qui a grandement fait ses preuves sur la santé dans le monde scientifique est une alimentation variée et équilibrée qui comprend des aliments de tous les groupes alimentaires. Tous les aliments ont leur place dans le cadre d’une saine alimentation et les aliments frais, colorés et les moins transformés possibles devraient toujours occuper une place de choix dans nos habitudes alimentaires.
Pour poursuivre votre réflexion sur la relation que vous entretenez avec la nourriture, je vous invite à consulter ce billet : Mois de la nutrition: un temps pour réfléchir à notre relation à la nourriture.
Référence : Le Pharmachien, Vidéo : Les régimes d’exclusion et les fausses croyances nutritionnelles, CERIN, La base des connaissances nutritionnelles des professionnels de santé, consulté le 22 mars 2016.
Andréanne Tremblay-Lebeau