Dans les dernières années, j’ai réalisé à quel point je me comparais aux autres tous les jours, et je sais que je ne suis pas la seule. En plus, les réseaux sociaux, où l’on voit des centaines de photos passer à longueur de journée, ne font qu’augmenter la fréquence à laquelle on réévalue notre propre corps par rapport à celui des autres. En effet, quand j’ouvre ces plateformes, je ne fais que voir des photos d’autres personnes, des photos qui semblent parfaites. Puis, il y a parfois une petite voix dans ma tête qui me dit« j’aimerais mieux être comme un tel ou une telle…», « je pourrais avoir l’air mieux » ou même « je ne suis pas assez… ». Je sais aussi que je ne suis pas la seule à le faire, je sais que ces petites voix affectent beaucoup d’hommes et de femmes, d’après ce que je vois dans mon entourage, sur les services d’ANEB ou sur les réseaux sociaux. Ces petites voix qui nous disent que nous ne sommes pas assez peuvent même nous mener à développer un trouble alimentaire, et c’est pourquoi je pense qu’il est important d’en prendre soin.
Selon moi, il est important de se poser la question suivante : « est-ce que me comparer ainsi me fait vraiment du bien? », et, pour moi, la réponse est clairement « NON ». Il n’y a rien de positif à se comparer ainsi et à suivre tous ces gens sur les réseaux sociaux qui nous font sentir comme si notre corps n’était pas beau, comme si on n’était jamais assez. Face à ce constat, j’ai commencé à supprimer certains comptes de mes réseaux sociaux, et j’ai continué à suivre seulement ceux qui me procuraient du bonheur. Je me suis aussi informée sur le mouvement de la body positivity,et j’ai trouvé de nombreux comptes montrant une grande diversité corporelle. Ces comptes prônent l’acceptation de son corps, peu importe la forme de celui-ci, et j’ai réalisé que c’est ce genre de contenu dont j’avais besoin.
Ce mouvement a aidé plusieurs personnes à s’aimer comme elles sont, dont moi. C’est pourquoi je vous encourage à chercher une plus grande diversité dans vos réseaux sociaux. Le fait d’être exposé à plusieurs types de corps, et non seulement au type de corps qui est le plus accepté socialement, peut aider à s’accepter plus facilement. En effet, les femmes qui ont une image plus positive de leur corps ont tendance à associer plusieurs types de corps à leur idéal de beauté (Holmqvist et Frisén, 2012). Ces comptes axés sur la body positivity montrent que, même si on a tous et toutes des imperfections, on est tout de même parfaits tel qu’on est. C’est rafraîchissant de voir ce genre de contenu sur nos réseaux sociaux, et c’est grâce à ça que j’ai compris que mes imperfections faisaient partie de moi et qu’il fallait que je les accepte pour me sentir bien avec moi-même.
Discuter de nos complexes avec nos proches et nous sensibiliser au fait que tous les types de corps sont beaux, ça représente une étape importante du processus d’acceptation de soi. En effet, nous pouvons plus facilement aimer notre corps quand nous aimons une variété de corps et que nous n’avons pas un seul « idéal » en tête.
On va se le dire, apprendre à s’accepter peut être un chemin difficile, mais ça met un gros baume sur notre cœur. Ça enlève un poids énorme de nos épaules, et je pense que tout le monde sait très bien qu’on n’a pas besoin de traîner ce poids-là avec soi.
– Camille Bergeron, intervenante au service de clavardage chez ANEB