Je considère le mois de janvier assez difficile. Le temps des fêtes vient de se terminer et l’air est engorgé de nouvelles résolutions, de nouveaux défis et de changements imposés assez radicalement, merci.
Cette année, j’ai décidé de ne pas m’imposer quoi que ce soit.
Surtout pas par rapport au poids.
C’est difficile puisque même si j’essayais de me concentrer sur autre chose lors des années précédentes, l’idée demeurait la même: je m’imposais un changement qui, après mûre réflexion, ne voulait rien dire. La plupart du temps, je n’étais même pas prête à le faire. C’est comme forcer quelque chose qui ne fonctionne pas, essayer de dévisser un bouchon qui est scellé depuis des mois.
Que ce soit par rapport à mon poids, mes perspectives, ma scolarité, mon travail, je n’étais jamais satisfaite, et j’arrivais à espérer avec tellement de détermination, à de la nouveauté et de soudaines réalisations quant à la nouvelle année.
Comme si changer d’année pouvait faire toute la différence du monde.
Passer de décembre à janvier n’a jamais été « life-changing » pour moi. Je n’ai souvent jamais été capable de tenir mes résolutions et je devenais très frustrée, déçue et sévère envers moi-même. Cela ne menait qu’à une haine particulière et un désir encore plus poussé de changer qui j’étais: autant mes valeurs que mes actions.
Je me détestais, puisque je n’avais pas été capable de tenir des résolutions qui, à la base, étaient assurément impossibles à respecter.
Dans le fond, c’est rare que j’arrivais à gagner.
Alors cette année, je n’y ai même pas vraiment pensé. Je n’ai rien voulu changer et je me suis laissée aller quant à ce qui allait m’arriver (oh, les rimes). Chaque jour allait être déterminant, mais chaque moment n’allait pas déterminer le reste de mes jours (quétaine, je sais). Je me suis donnée le droit de rester comme j’étais en 2015, de continuer mon parcours sans faille ni « pause café. » Je ne recommence rien et je ne débute aucune diète, aucune tradition ni même quelques obligations.
Je n’aime pas penser que la nouvelle année rime avec « nouvelle personnalité ». Le nouvel an ne signifie pas qu’il faut se questionner par rapport à tout ce qui s’est passé et ne sert surtout pas à se taper sur la tête quant à nos erreurs et nos coups manqués.
Moi, j’en ai assez d’être insatisfaite. Je n’ai pas à changer, ni à modifier ou à recommencer. Je n’ai pas à choisir qui je suis et ce que je ne veux plus être.
Constat après ce premier mois de 2016, je suis la même qu’en 2015. Avec mes qualités tout comme mes défauts.
La perfection n’existe pas!
Au lieu de vouloir changer quelque chose, je vais plutôt travailler à DEMEURER et ACCEPTER qui je suis et ce que je fais. Comprendre que je n’arriverai jamais à être parfaite et qu’au fond, il y aura toujours quelque chose pour me tracasser.
Ce qui est malsain ce ne sont pas mes nombreuses sorties au restaurant ni même mes mets congelés une fois de temps en temps. Ce qui est malsain c’est le dégoût et la frustration que je ressens. Je ne devrais pas ressentir ce sentiment de désespoir chaque fois que je pose les yeux sur un miroir. Ce n’est pas ça la vie, ce n’est pas une vie que de passer son temps à se détester.
J’avoue, c’est une tâche ardue. Accepter les autres c’est une chose, mais s’accepter soi-même en est une autre. Ce n’est pas facile d’avouer que nous sommes en accord avec qui on est. La société telle qu’elle est nous fait sentir coupable pour tout ce que nous faisons qui n’entre pas dans le code du « citoyen modèle. » C’est dommage. On bâtit une société basée sur la culpabilité et le regret plutôt que sur l’acceptation. Ce n’est pas un crime d’avouer nos qualités et de comprendre nos défauts. Ce n’est pas bête de penser que nous avons tous et toutes quelque chose à apporter.
Aucun être humain n’est parfait et il faudra bien se faire à l’idée.
Soyez sensibles et doux à votre égard, soyez respectueux envers les autres mais surtout envers vous-mêmes. Vous méritez votre amour plus que quiconque.
Élyse Beaudet