Qu’est-ce qui relie les éléments suivants : la faim, la soif, la fatigue, la solitude et l’envie de pleurer? Ce sont tous des indicateurs d’un besoin. Qu’ils soient d’ordre physique, comme la soif, ou bien psychologique, comme la solitude, ces quelques exemples représentent un indice que l’un de nos besoins n’est pas comblé. Notre corps a de nombreux besoins et nous le fait sentir par différents signaux physiologiques lorsqu’ils ne sont pas comblés. Mais qu’en est-il des besoins psychologiques?
Car si mon corps a des besoins bien précis, mes émotions en ont elles aussi.
Si je me sens triste, mais que je ne permets jamais à ma tristesse d’être exprimée ou extériorisée, je ne réponds pas à mon besoin. Dans ce cas-ci, je peux avoir besoin de pleurer, par exemple, ou d’être écouté. Si je me sens seul et que la solitude me pèse lourd sur les épaules, je peux avoir besoin d’être entouré ou de parler à quelqu’un.
Imaginons quelqu’un qui ne répond jamais à son besoin de boire. Il sent bien la soif mais, pour plusieurs raisons, choisit de ne pas boire. Après quelques temps, son corps lui fera clairement ressentir son besoin ; il se peut qu’il doive crier pour être entendu (ex. perdre connaissance), mais il se fera entendre à tout prix. Le même processus s’applique pour les émotions. Si je ne réponds jamais à mes besoins affectifs, ceux-ci pourraient bien se mettre à crier pour être pris en considération. Quelqu’un qui ne se permettrait jamais de pleurer pourrait éventuellement se retrouver de plus en plus déprimé, se retirer socialement, sentir un fardeau sur ses épaules, etc. Quelqu’un qui n’exprimerait jamais sa colère pourrait vivre beaucoup de frustration et de tension intérieure, et porter lui aussi un important malaise. Tout comme la soif, les émotions ont un sens et une raison d’être ; elles indiquent la présence d’une tension intérieure et d’un besoin qui doit être répondu.
Vous aurez remarqué que je fais une distinction entre 2 concepts, soit entendre et écouter. En effet, je peux tout à fait entendre et réaliser que j’ai de la peine, mais choisir de ne pas l’écouter et de ne pas me permettre de la vivre. Écouter ma tristesse correspondrait à lui faire place pour écouter ce qu’elle sous-entend :
-Qu’est-ce que je ressens?
-Qu’est-ce qui me fait autant de peine?
-Comment puis-je l’apaiser?
En terminant, j’ai envie de vous demander s’il vous arrive d’entendre sans écouter vos besoins? De continuer votre chemin sans vous arrêter pour prendre soin de ce dont vous auriez besoin? Si oui, comment vous expliquez-vous cette réaction?
J’ai adoré cet article! C’est utile de parler d »écouter ses besoins » lorsque quelqun se sent comme un fardeau à nous faire encore écouter les mêmes histoires (alors que ça nous fait plaisir que de l’écouter)! On peut la consoller en la félicitant d’écouter ses besoins d’écoute et de partage.
Personnellement, il peut m’arriver d’entendre mais de ne pas écouter des besoins parce que je ne trouve pas de manière de le satisfaire (p. ex. avoir partagé mon insatisfaction puis ressentir du remords pour l’avoir fait).
Merci Stéphanie pour ton commentaire!
Ne pas savoir comment satisfaire ses besoins est effectivement une raison de ne pas les écouter… Exprimer une frustration, comme dans ton exemple, peut avoir un effet sur l’autre et te faire ressentir de la culpabilité ; il faut alors se demander quel prix est le plus lourd à payer : nommer son besoin (et risquer d’en éprouver de la culpabilité) ou ne pas s’affirmer (et risquer d’en être davantage frustrée, ce qui peut abimer la relation et avoir d’autres conséquences sur toi et sur l’autre). Comme celui qui a soif, avec essais-erreurs il va trouver ce qui le satisfait le mieux (eau, jus, etc.)!
Bonne réflexion!