Ayant été gymnaste et plongeuse de haut niveau pendant de nombreuses années, j’ai vite eu la réputation « d’athlète ». Au secondaire, les tests de course à pied ou d’endurance ne me faisaient pas peur. Je carburais aux commentaires célébrant mon dévouement et ma santé physique. Ce que nombreux ne savaient pas, c’est que sous cette confiance personnelle que je semblais dégagée, se cachait un combat très isolant : celui de mon trouble alimentaire. Ma relation avec la nourriture n’était guère saine. Je me comparais constamment aux autres et mon obsession avec la perfection m’a très vite rattrapée. Les cachoteries, les mensonges et les excuses, j’étais une pro! C’est comme si je jouais la comédie; convaincre mes proches que out va bien. Mais en réalité, je déboulais une pente très glissante. Après plusieurs tentatives et refus de ma part, mes parents ont dû intervenir et nous sommes allés chercher de l’aide extérieure, que ce soit pour ma santé physique ou psychologique. Malgré ma fermeture initiale, je dois avouer qu’aujourd’hui j’en suis plus que reconnaissante d’avoir eu ce coup de main.
Aujourd’hui, je profite de la vie. Quelque chose qui n’a pas toujours été facile. Un sentiment qui revient souvent lorsque l’on vit avec un trouble alimentaire, c’est la honte. Honte de nos actions, honte d’en parler à nos proches, honte de demander de l’aide. Les tabous autour des troubles alimentaires rendent la tâche de s’ouvrir beaucoup plus ardue. Oui, l’aide de divers spécialistes que j’ai reçue afin de reprendre du poil de la bête m’a bénéficié, mais ce n’est pas ce qui m’a réellement guéri. Ce qui a tout changé, c’est d’avoir commencé à en parler. De m’être ouverte aux autres, que ce soit ma famille, mes amis ou proches. Avoir la force de dire : il y a quelque chose qui cloche, j’ai besoin d’un coup de main. Savoir reconnaître que le trouble alimentaire est une maladie mentale valide et qu’il mérite d’être discuté ouvertement.
L’adolescence, ce n’est pas la période d’une vie la plus simple; les changements corporels, la comparaison, l’envie de plaire, etc. C’est le moment où l’on se cherche le plus. Nous sommes vulnérables et encore plus susceptibles à développer certains comportements qui peuvent s’avérer nocifs. C’est pour cela qu’il est primordial et si important que les milieux scolaires se joignent à ANEB et à la campagne À Bas Les Troubles Alimentaires. Insister les jeunes à en parler, à savoir reconnaître les signes des divers troubles alimentaires et à briser les tabous. C’est si important d’en parler et de créer un environnement confortable permettant de partager nos expériences. Nous avons tous un rôle important à jouer!
– Karianne
Magnifique Karianne *
Tu me redonnes une forme d’espoir *
Que Le meilleur chère toi !
Et merci de ton précieux témoignage *
Salut Karianne ! Ce que tu écris est vraiment touchant. On oublie souvent qu’il y a beaucoup de luttes invisibles derrière le masque de l’athlète. Ton histoire montre à quel point il est important de parler de nos problèmes. J’ai moi aussi eu des difficultés à m’accepter, ce qui m’a conduit à une obsession de mon apparence. Quand tu commences à partager tes sentiments, ça aide vraiment, et le soutien de la famille et des amis est inestimable. C’est tellement essentiel de se soutenir mutuellement dans ces moments difficiles. Tu n’es pas seule dans ce combat !